Bon sang ! Les lumières vont brûler toute la nuit !!!
L'épouvantail
D'après le roman de Ronald Hugh Morrieson
Adaptation scénaristique : Olivier Cotte
Dessin : Jules Stromboni
Lettrage : Amélie Marchandot
Dépôt légal : Octobre 2012
Éditeur : Casterman / Payot & Rivages / Noir
One-shot
124 planches
Cet album est en à Angoulême-
©Casterman 2012 Stromboni/Cotte
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Un mot rapidement sur les auteurs :
- Le romancier néo-zélandais Ronald Hugh Morrieson est amateur de bar musical, ambiance noire. Musicien, et professeur de musique, il fait danser ses mots sur de nombreuses nouvelles et ses quatre romans parus à ce jour. (seuls L'Epouvantail et Rendez-vous avec un spectre sont publiés en France).
- Olivier Cotte est réalisateur, écrivain, scénariste de bandes dessinées et historien du film d'animation. Auparavant, il a étudié la musique, la danse classique, les beaux-arts et le cinéma. Quinze années dans l'industrie cinématographique auprès de Roman Polanski, Wim Wenders, Costa-Gavras... le font travailler sur tous les types de films (long, court, animation...).
- Formé à la célèbre école des Gobelins à Paris, le dessinateur Jules Stromboni a travaillé dans le secteur de l'animation, notamment sur Persépolis de Marjane Satrapi et Tueur de cafards de Tardi et Legrand. Il expérimente le dessin sous toutes ses formes (affiche, gravure, sérigraphie, peinture, street-art) et signe chez de nombreux éditeurs (Sciences visions avec Le Boîte à Bulles; Les Autres Gens chez Dupuis).
Olivier Cotte et Jules Stromboni nous présentent avec L'Epouvantail leur troisième ouvrage en commun. En 2008 ils ont signés l'album Le Futuriste publié chez Casterman. En 2010, toujours chez Casterman, ils ont adaptés le roman de Michael Dibdin : L'Ultime défi de Sherlock Holmes.
L'histoire se déroule dans les années trente, dans une petite bourgade de la Nouvelle-Zélande qui va connaître le chapitre le plus sombre de son histoire. Une jeune adolescente, Daphné Moran est retrouvée morte violée et égorgée. La tension est très vite présente voir pesante. Et pourtant, c'est sur et autour d'une histoire de vol de poules que nous allons faire connaissance avec le jeune adolescent Ned Poindexter, narrateur de cette histoire. Avec son pote Les Wilson, avec qui il fait les 400 coups, ils se demandent si ils ne regrettent pas le coup de trop...
Pendant ce temps, un mystérieux personnage, étranger et fascinant vient de faire son entrée dans le village. Il va vite attirer tous les regards de part son métier : magicien.
‹‹ J'étais malheureux comme les pierres, mais je me rappelle avec tendresse cette période de ma jeunesse. Brusquement, du jour au lendemain semblait-il, j'avais honte de notre maison délabrée avec ses carreaux cassés, sa cour qui ressemblait à une décharge et sa clôture effondrée. J'avais honte d'oncle Athol, honte de P'pa qui était la risée de la ville parce qu'il se présentait comme "expert" et "antiquaire", alors qu'on savait depuis toujours que ce n'était qu'un ferrailleur alcoolique. ››
La famille Poindexter vaut le coup d'oeil. Le père qui conduit un camion plein de ferraille quand il n'est pas en train de changer les pneus éclatés. L'oncle, quant à lui ne sait que picoler. Concernant les enfants, il y a Ned et sa soeur Prudence, la plus jolie fille de la ville. Et enfin, la mère qui règne sur tout ce petit monde avec poigne et bienveillance.
Dans cette adaptation, paru à l’origine en 1963, du roman éponyme de Ronald Hugh Morrieson, les auteurs Olivier Cotte et Jules Stromboni ne s'attardent pas trop sur le rôle des parents. Les évènements se concentrent sur les enfants, le fameux vol de poules, les bagarres entre bande de jeunes du village... Ledit magicien fait plusieurs apparitions digne de son art et entretiens le doute sur son rôle. Mais l'ensemble est un peu décousu. L'intrigue semble vite rompue et c'est à se demander ce que l'on cherche !
Un curieux polar dans une curieuse couleur.
Le choix de l'orange-jaune-noir vieillit est surprenant. On aime ou n'aime pas... Après, c'est un choix peu courant, osé mais peut-être adapté car ne dit-on pas : " Agiter
l'épouvantail du péril jaune "...
Un épouvantail est par définition, ce qui effraie sans raison ou à l'excès tel un objet, une personne ou une chose qui inspire de vaines terreurs.
Sur ce point, cet album est réussi, ça baigne dans un climat onirique et horrifique. Mais l'ambiance donnée pas les auteurs reste étrange. Le dessin est parfois comme déformé,
envoûté et le récit manque un peu de fluidité narrative.
Un thriller comico-tragique adapté au cinéma, réalisé par Jerry Schatzberg, avec Al Pacino jouant le rôle de L'épouvantail. Film primé de la palme d'or au festival de Cannes 1973.
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©Casterman 2012 Stromboni/Cotte
l'affiche du film tiré du livre :
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Cette lecture s'ajoute avec celles des participants,
dans le cadre de la chez Mango
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Bonne lecture,
OliV