Il y a 8 mois j’écrivais ca.
Ma voisine.
Depuis ce matin là où je lui ai dit au revoir, je ne l’ai plus revue. Son neveu l’avait fait hospitaliser compte tenu de son état de santé. Vivre seule sur Paris n’est pas chose aisée quand on est vieux…
Je me suis longtemps demandée comment elle allait.
J’ai su par la suite que la maladie l’envahissait…
Et puis hier j’apprends son décès, il y a 3 semaines. Je n’ose imaginer de quoi ont été fait ses derniers mois. Alitée Lavée le matin par une gentille et douce aide soignante, oubliée le midi sur un bassin rempli de pipi, couchée le soir avec pour seul au revoir celui de personnes vêtues de blanc. Quelques visites qui s’échelonnent au gré du temps et des tonnes de pilules, roses, jaunes et bleues. Des examens pour surveiller, des constantes à relever et toujours cette solitude. Les souvenirs d’antan présents et le menu du déjeuner si vite oublié. Les fausses routes la kiné et son passé comme seul avenir.
Hier, de la famille vidait son appartement.
48 heures pour tout faire, trier, jeter.
Aucune descendance. Quelques photos gardées, des livres puis tout le reste jeté.
Des sacs et des sacs entassés sur le trottoir.
Toute une vie de bric et de broc.
Un tableau , des pelotes de laine qui roulent sur le macadam, des affaires, des meubles.
Toute une vie amassée et laissée.
Le matériel est donc une chose si futile qu’on peut le laisser inanimer? A quoi bon garder de son vivant puisque face à la mort nous seront nus
Hier nous avons changé le lit de ma fille. Ce petit lit qui a vu grandir mon aîné qu’un matin d’hiver nous étions allés acheter. J’ai dû à mon tour trier, jeter. J’ai eu mal, me replonger dans le passé me touche. Ce temps qui passe ne cesse de me blesser.
Hier.
Aujourd’hui en regardant cette vie étalée sur un trottoir, fouillée, traquée par des badauds de passage j’ai relativisé.
A quoi bon s’attacher si fort aux choses…
Sur terre.