Il est des premiers jours de janvier comme des premiers pas d'un enfant, comme des débuts de relation, comme de la feuille blanche de l'écrivain au début du roman.
Ca hésite, ça tangue, ça balbutie...
Les décorations de Noël ont toutes rejoint leurs cartons, avec les musiques de Noël et cette odeur si particulière. La maison fait un peu vide maintenant qu'elle est dépouillée de toutes ses chamarres. Elle fait encore un peu empruntée, un peu figée mais, d'ici à quelques jours, la " patine" du quotidien aura fait son oeuvre.
L'hiver est déjà bien installé, le calendrier le dit mais, le nez au vent, je sens que la météo tarde à se mettre au diapason. Du coup, l'hivernage du jardin n'est qu'à moitié fait. Bascule, basculera pas dans le froid vif et mordant ?
Les projets s'accumulent dans ma tête et, pourtant, il est trop tôt pour en lancer la plupart. Il faut les mitonner, les couver, les enrober avant de vraiment s'y jeter tête la première. L'envie et l'impatience sont peut-être encore plus savoureux à ce moment-là, quand l'inéluctable est à portée de main mais pas encore dans le creux de la main.
Le couloir à refaire ? La cuisine à finir ? De la terre noire pour le jardin ? Un nouveau portail ? La façade à refaire ? Tant de choses qu'il faudrait faire mais ne pas encore choisir ce qui deviendra mon projet d'année. Encore envie d'hésiter.
Il y a les aléas et croisements calendaires... Mais, là, c'est du grand art ! C'est hors compétition tellement ça change, ça varie, ça revient et ça s'en va (vous remarquerez que je l'ai mis dans l'ordre inverse pour vous éviter Cloclo dans la tête toute la journée... Enfin, perso, c'est râté !)... On en est à sortir les crayons de couleurs et à faire des pastilles de couleur sur un calendrier y dédié...
L'envie de repartir, de renouveau me titille mais le plaisir de se laisser aller à la velléité est réconfortant.
Il y aura sans doute des jours à venir où la fatigue et la lassitude prendront le dessus, des jours où j'aurais besoin de certitudes réconfortantes, d'ordre et de choses bien posées, bien calées mais, pour l'instant, j'aime ces balbutiements d'année.
Je me suis juste promis de profiter de chaque instant.
Je ne sais pas de quoi cette année sera faite.
Je n'ai pas osé, le 1er janvier, formuler des souhaits pour moi. Quand on m'a demandé ce qu'on pouvait me souhaiter, j'ai répondu " rien". Cela fait trop longtemps que j'ai renoncé à formuler des voeux et à prendre des résolutions. Petite superstition.
L'année sera ce qu'elle sera et je m'y adapterai... Ma vie ne se décide pas au Premier de l'An, je n'aime pas cette idée. La feuille de 2013 est encore blanche mais de légers traits de croquis commencent à apparaître. Je ne veux pas commencer à penser au tableau définitif, la surprise n'en sera que plus belle, j'espère.
J'ai envie d'allumer ma bougie russe et de m'enfouir sous mon plaid en fourrure, me pelotonner et regarder ces premiers jours prendre leur rythme, hésiter et se lancer à l'assaut des douze prochains mois et de les suivre à mon rythme...
A bientôt !
La Papote