Appelons cela : le Syndrome Zidane. Notre brillant numéro 10, ténébreux, inventif et… caractériel, a totalement ruiné son image prestigieuse lorsqu’il donna un coup de tête à Marco Materazzi.
Il aurait pu le faire dans un vestiaire ou dans un night club, mais, mal inspiré, il choisit précisément la Finale de la Coupe du Monde de Football en 2006 pour exprimer sa colère.
Bon, il y avait à peine quelques centaines de caméras et plusieurs milliards de téléspectateurs mais oupss ! Il a oublié. Mais, on ne peut pas penser à tout : faire des passes et des petits ponts, orienter le jeu, défendre, marquer, contenir son impulsivité, se souvenir qu’on est filmé…
C’est compliqué d’être footballeur professionnel ; heureusement que c’est convenablement rémunéré !
Lorsqu’on a demandé à Zizou pourquoi il avait frappé ce joueur italien, il a répondu que c’est parce qu’il avait tenu des propos très très irrespectueux à l’encontre de sa soeur et de sa mère. Rien de personnel contre Zidane ? Paf ! Coup de tête quand même !
Récemment, j’ai pris le métro, et, en l’espace de deux heures, j’ai assisté à deux débuts de bagarres. Dans la première, l’un des deux rivaux a explicitement menacé : « Je vais te mettre un coup de boule ! » Et s’il ne s’est pas immédiatement exécuté, c’est parce que l’autre individu s’est excusé.
Second conflit. Les mots commencent à voler à haute altitude : des noms d’oiseaux, et j’entends rapidement un des deux énervés affirmer : « Vas-y, amène-moi ta mère et ta grand-mère que je les biiiiip ! »
Je n’ose relayer ces propos plus que diffamatoires…, mais disons sobrement qu’il n’avait pas l’intention de leur chanter une berceuse. Aucune attaque directe, tout s’est établi dans la métaphore familiale.
Bilan. 1/: un potentiel coup de boule et 2/ : une insulte indirecte. Qui a dit que Zidane n’avait pas inventé autre chose qu’un brillant style de jeu ?