Nous avons une étrange tradition familiale depuis quelques années, mais ne me demandez pas comment elle a commencé car j’ai oublié. Ah si ! Mon fils s’est épris très tôt de la Soupe Miso…
Donc, dans les faits, aux alentours du 31 décembre, nous allons au restaurant japonais. Nos enfants le savent : et ils l’attendent. Mieux : ils le réclament.
Pour nous, parents, la partie intéressante de ce rituel consiste à les surprendre quant à la date exacte de rendez-vous. Alors, on brouille les pistes, on éparpille les indices, mais, malgré tout : nous réservons.
Pour communiquer sur ce sujet en leur présence afin de faire tranquillement monter la tension, nous discutons en anglais. Ça tombe bien, notre collégien a choisi l’allemand en première langue, et nos filles de 7 ans et 3 ans savent dire « chat » et « chien » en anglais.
Or, assurément, pour évoquer la nourriture japonaise ou asiatique en général, nous ne sommes pas tenus de parler de chat ou de chien. N’est-ce pas ?
Donc, le D Day, au petit déjeuner, nous nous sommes lancés dans cette conversation dans un anglais châtié et les 3 jeunes nous ont regardé d’un air à la fois médusé et inquisiteur : « quoi ? », « qu’est-ce qui se passe ? »
Nothing, my dears, c’est un secret. Mais par une grâce que je m’expliquerai probablement jamais, notre petit ange de 3 ans se pencha vers l’oreille de sa maman en lui affirmant qu’elle connaissait le secret.
« Ha ha », ricanèrent les deux grands qui n’avaient absolument rien capté. Et notre fillette chuchota paisiblement : « Maman, c’est vrai que l’on va aujourd’hui au restaurant japonais ?
La magie se passe de mots – surtout de mots anglais - car elle parle une autre langue, que seuls les enfants comprennent.