Anders Behring Breivik a froidement abattu 77 innocents à l’arme automatique il y a quelques mois en Norvège. Cette ordure raciste a même écrit qu’il s’excusait de ne pas avoir fait un plus grand carnage parmi les jeunes militants réunis sur l’Île D’Utøya.
S’il a suscité le dégoût absolu de la majorité d’entre nous, son exposition médiatique a fait émerger toute une catégorie de groupies qui lui vouent une admiration sans limites. Dans sa prison, il reçoit beaucoup de courrier dont de multiples demandes en mariage qui flattent son ego morbide.
Je cite certaines de ses fans qui le trouvent « courageux », « mignon », « beau et intelligent »… Une blogueuse prénommée Valkyrie affirme même que Breivik, « avec son sens de l’humour, vous remonte le moral ». Difficile d’enchaîner là.
Les psychologues cliniciens, qui se sont penchés sur ce phénomène et qui observent avec inquiétude ces groupies de tueurs, estiment que ces fans ont le même comportement qu’avec une Rock Star.
Francis Heaulme, notre french serial killer, est soutenu au quotidien par une femme richissime qui a écrit des livres à son sujet. Joseph Fritzl, le malade autrichien qui a séquestré sa fille Elisabeth pendant 24 ans en la violant copieusement, a sa petite cour lui aussi.
Alors, après, le Syndrome de Stockholm qui s’illustre par l’empathie d’une victime fascinée par son bourreau, Breivik, lui, a perfectionné une sorte de « Syndrome d’Oslo » d’un nouveau genre : macabre.
Au cinéma, on pourrait évoquer la… figure Hannibal Lecter dans « Le Silence des Agneaux » ou le controversé « Natural Born Killers » d’Oliver Stone qui met en scène des manifestations de jeunes portant des banderoles « Murder me » à l’attention du tueur.
La fiction, la réalité, la réalité, la fiction, tout se mélange et s’aggrave, on l’a encore constaté dans une école américaine du Connecticut ces derniers jours.
Pendant que Breivik fait le coq avec ses lectrices et qu’il écrit tranquillou son autobiographie, 77 familles et au-delà, toutes les personnes indignées par le comportement de cette crevure, continuent à porter le deuil de ces actes irréparables et se rendent au cimetière.
Si je devais n’envoyer qu’une seule lettre à ce foutu salaud, je lui rappellerai juste cette phrase d’André Malraux : « La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. »