412- La palme en chocolat

Une statistique effrayante, mais réelle, nous informe que 90 % des innovations qui rentrent aujourd’hui dans un hypermarché auront disparu dans 2 ans.

Certes, les consommateurs sont sélectifs, frivoles, inconstants et impossibles à fidéliser. Certes, les enseignes de distribution fixent des barèmes très élevés de réussite immédiate de ces nouveaux produits : part de marché, ventes moyennes mensuelles…

Certes, compte tenu  de l’espace en rayon qui s’est restreint, les marques en place depuis longtemps torpillent joyeusement l’arrivée des petits nouveaux en les conduisant vers la sanction suprême en grande distribution : le déréférencement, soit l’infamie et la sortie des magasins.

Et vous, vous achetez où vos produits alimentaires ? En magasin, dans 95 % des cas, donc toute marque en étant éjectée est vouée à la ruine.

Pire, certaines enseignes de distribution abusent de ce pouvoir de nuisance pour racheter des entreprises en lambeaux afin qu’elles fabriquent des marques de distributeur. Business is : business.

Dans cette guerre commerciale, un produit semblait toutefois invulnérable, inimitable et irremplaçable ; le chouchou des consommateurs, la coqueluche des distributeurs et… le cauchemar des concurrents.

85 % de part de marché pour le Nutella soit une sorte de République Bananière, de monopole, d’État dans l’État. Les magasins préfèrent à coup sûr se priver de Coca-cola ou de Danone que de cette marque emblématique.

Mais voilà. L’huile de palme et ses acides gras insaturés auront-ils la peau de Nutella, qui, chose impensable, est ébranlée sur son fragile trône de noisettes.

Je m’inquiète. La maison Mère, Ferrero, qui ne gagnera plus autant d’argent avec sa pâte à tartiner, devra-t-elle rogner sur ses budgets publicitaires dédiés à ses autres marques ?

Exemple : Mon Chéri, habituellement si subtil, deviendra-t-il grossier : “Josette, file un Mon Chéri, et fissa !”

Autre exemple : les réceptions de l’Ambassadeur se dérouleront-elles désormais chez Flunch ?

Et les Kinder Surprise, on supprime la surprise, et tant pis pour les enfants ! Surprise : y’a rien ! La faute à Nutella.

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