Une clarté inhabituelle et familière s’est propagée par l’entrebâillement de mes volets, ce matin, annonciatrice d’un soleil bien réveillé se hissant lentement vers son zénith.
On est plus enclin à s’extraire de son lit dans ces conditions, alors, je me levai avec légèreté, que dis-je, avec insouciance, souriant, motivé, enthousiaste.
Nous sommes comme des plantes – sommes-nous originaires des mêmes racines ? -, la lumière naturelle nous relance et nous fait grandir, en donnant à notre humeur une couleur joyeuse.
Tiens, à propos de plante, un papillon s’est paresseusement posé sur mon épaule lorsque je sortis dans la rue : m’a-t-il confondu avec une fleur ? J’en serais si flatté…
Mais voilà qu’il s’envole : il a mieux à faire. Il fait doux, et c’est curieux à quel point je perçois cette douceur climatique comme une caresse, comme un souffle tiède enveloppant et rassurant.
Les oiseaux rivalisent de mélodies diverses dans une tempête de ciel bleu : on dirait le sud…
Brusquement, une voix de journaliste interrompt cette sérénité : « Il est 7.00, nous sommes le vendredi 25 janvier, il fera 0° en matinée et 4° en journée, nuageux, risques de verglas… »
Réveil matin contre réveil biologique, réalité versus idéalisme, je constate que j’ai 6 mois d’avance – ou 6 mois de retard – dans mon rêve brisé.
Tout s’éclaire dans mon esprit, et s’éteint.