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425- Auto(psie)

Publié le 04 février 2013 par Stiop

Février 2032. Un triste communiqué de presse, teinté de nostalgie et d’un certain cynisme, nous apprend que la société Apple a cessé d’exister, assommée par ses dettes, et a été revendue pour un dollar symbolique à un investisseur vietnamien.

On se demande ce que cet acquéreur asiatique va pouvoir faire d’une marque naguère prestigieuse, certes, mais qui, depuis quelques années avait perdu de son aura et de son intérêt auprès des consommateurs : produits archaïques, innovations au rabais, suivisme industriel sans valeur ajoutée…

Bref, la fin d’Apple était un événement attendu. Toute la génération des geeks trentenaires qui a grandi avec l’émergence successive de l’Ipod, de l’Iphone et de l’Ipad a probablement eu un petit pincement au coeur ce matin, et puis est passée à autre chose.

On évoque à l’horizon 2033 – 2034 l’idée d’un Musée Apple, avec la statue de Steve Jobs dans le hall d’entrée. Mais : se construira-t-il vraiment ?

Je fais ce parallèle futuriste avec l’industrie automobile française, qui, selon des scénarios alarmistes, court à sa disparition. Je précise bien qu’elle « court » puisque plus rien ne roule…

J’ai été dans mon enfance, influencé par le succès des 4L, des R5, des Fuego, des ZX, des Xantia, des 2 Chevaux voire de la 205 avec laquelle j’ai passé mon permis de conduire.

Renault, les usines de Boulogne-Billancourt, le meurtre de l’ancien P.D.G. de « la Régie » par des gauchistes enragés, les griffes du Lion de Peugeot, Sochaux et les chevrons triomphant de Citroën magnifiés dans des publicités à grand spectacle.

Et « Quand Renault tousse, la France s’enrhume » disait-on dans les années 70, entreprise qui constituait un véritable baromètre de la vie économique, syndicale, politique et sociale. Tout ça fout le camp sur les chapeaux de roues.

Et même si j’essaye de faire preuve du moins d’affectif possible vis à vis de cette situation, je ne peux m’empêcher, à mon corps défendant, de ressentir une étrange tristesse à l’écoute de ces nouvelles. Je me fiche des bagnoles en général et je n’ai pas d’actions en Bourse chez aucun constructeur…

Probablement qu’au-delà du symbole, cette lente agonie de l’industrie automobile française emporte avec elle une partie de ma jeunesse.

Elle jette dans l’incertitude et dans la rue des villes entières, des familles et des salariés qui regardent avec colère le démantèlement de leur belle usine, celle qui fit la fierté de leur grand-père qui laissa sa santé sur les chaînes de production pendant 45 ans.

Alors, fans d’Apple du monde entier : profitez avec gourmandise de croquer la Pomme pendant qu’elle est encore mure…

425- Auto(psie) fuego


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