J’ai encore du mal à mesurer à quel point le langage et le vocabulaire associés aux textos vont durablement continuer à modifier notre rapport à l’orthographe, à l’écriture et à l’expression nuancée d’une idée ou d’un sentiment.
À titre personnel, ça me fatigue, ça me chagrine mais je ne voudrais pas donner l’impression de mener un combat d’arrière-garde.
La civilisation nomade et rapide du téléphone mobile, je ne la ralentirai pas avec mes minces protestations… Mais ce phrasé « SMS » s’est péniblement inséré dans les couches primaires de la langue écrite et orale, dans les mails, partout.
Attendez, je ne suis pas une oie totalement blanche ; j’ai eu aussi recours à des « mdr » dans des messages, de telle sorte à ne pas paraître trop archaïque dans mes réponses. Car certes, pianoter sur un téléphone qu’on a eu une réaction d’hilarité à la limite de la crise cardiaque, c’est prendre le risque de lasser son destinataire. Trop long.
Hélas, un jour, j’ai tout mélangé. Étais-je un peu fatigué ou en manque de lucidité, toujours est-il que j’ai ponctué la fin d’un e-mail, non pas par le « FYI » de circonstance, pratique et précis, mais un « WTF » d’un tout autre genre…
Trop tard, message envoyé un vendredi soir, puis extinction de l’ordinateur. Je me disais bien que quelque chose de différent s’était produit, mais quoi ?
Le lundi, toujours intrigué, je recherchai l’e-mail dans les éléments envoyés et je découvris que non seulement c’était la vérité mais qu’en plus, le destinataire n’était pas le type de personne à tolérer ce genre de familiarités.
Mais bon, nous sommes tellement gavés de signes et d’abréviations que l’on prête finalement moins attention à ce qui est écrit, et mon interlocuteur n’a jamais mentionné ma boulette.
J’imagine même qu’en voyant l’émetteur du message, il a hésité à l’ouvrir, et puis, en pensant à moi, il l’a balancé à la poubelle en se disant : What The Fuck…
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble