Magazine Journal intime

Quand le soleil a du mal à reprendre ses droits

Publié le 13 février 2013 par Papote

La journée avait bien commencé.
La nuit avait été agitée et angoissée mais le soleil se levant et apparaissant enfin après tous ces jours chargés de pluie et la perspective d'un carnaval scolaire tant attendu me donnaient l'envie de sourire et de prendre la journée à bras le corps.
J'avais décidé d'emmener P'tite Louloute à l'école à pieds, d'en profiter pour faire réaliser les analyses de sang qu'on m'avait demandé et de m'offrir le cake aux fruits confits dont j'avais très envie et que je dégusterais avec mon thé bien chaud à l'heure du goûter.
L'air un peu vif me mordait le visage et agissait comme une cure de vitamines. J'avais envie de finir de rattraper mon retard de lecture sur les blogs que je suis, tout en continuant à lire mon bouquin, tout en faisant la punition dont j'ai écopé pour mauvaise surveillance de devoirs, tout en m'octroyant le plaisir d'une sieste...
Je débordais d'envies et, pour commencer, celle de prendre un bon petit déjeuner...
Et puis, l'heure avançant quelques nuages sont apparus en même temps que l'heure d'arrivée de l'infirmière qui devait commencer l'ablation des agrafes de ma cicatrice approchait...
J'avais peur de la douleur que ça pouvait éveiller. Dans ma tête, je revivais l'arrivée aux urgences, les moments où les antalgiques ne faisaient plus effet même en intra-veineuse.
Et puis, j'ai décidé d'assumer ma peur et, à ce moment-là, Madame Mère est arrivée, le ton grave : les yeux bleus venaient de se fermer définitivement...
A ce moment-là, toutes mes envies, toute mon impatience se sont envolées.
C'est ainsi...
C'est ce qui pouvait de mieux... sans souffrance... vite...
Le soleil s'est alors caché...
L'infirmière est arrivée... Je ne pensais même plus à ma peur. C'était là, c'était maintenant.
Une demie-heure plus tard, un poids en moins sur mes épaules, il n'y avait plus que mes envies, mes plaisirs qui s'étaient cachés avec le soleil...
Je n'ai pas eu le feu-vert pour me rendre aux obsèques.
En même temps, je suis heureuse d'être allée la voir avant qu'il ne soit trop tard.
Je suis rassérénée de me dire qu'elle ne souffrira pas plus.
Ces sentiments dominent ma peine mais, en même temps, ce premier jour de soleil depuis des jours et des jours me semble gris.
Ce matin, pourtant, je m'étais sentie pleine de vie et d'envies quand le soleil montait dans le ciel et que l'air vif me mordait le visage...
Il me tarde à présent qu'il y ait à nouveau des jours de soleil...

A bientôt !

La Papote


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