Les enfants ont repris le chemin des écoliers. Les yeux encore pleins de fatigue ils se sont levés lundi matin. Je les ai habillés, chaussettes à l’endroit sans bosse, maillot de bain sur les fesses, slip dans le sac, jogging pour le cirque pour mon fils, tenue pratique et sans barrette pour ma fille.
Petit dej’, tartines tartinées, chocolat pas trop chaud.
Et puis le retour du sempiternel « allezzzz, dépêche toi, va te débarbouiller, te laver les dents, te coiffer ». Ma fille a un peu plus de temps car accompagnée souvent par son papa et pas dépendante du 8h30 encore pour quelques mois.
Ne pas oublier le goûter, le sac de piscine, les chaussons de rythmique le cartable…
J’avais oublié combien je détestais ce timing serré.
Et encore plus le lundi soir…
Rentrer à 19h, retrouver des enfants fatigués mais heureux de me revoir, de me raconter leur journée, tous les deux en même temps.
J’avais anticipé et préparer une purée de chou, qu’ils ont détesté tous le deux en même temps.
J’avais oublié combien je pouvais vite m’énerver, hausser le ton, m’impatienter…
Le prof de CP a aussi fait sa rentrée et a donné des devoirs, des mots à apprendre, un texte à lire.. Mais je colle ca où???
Et puis les déshabiller, leur lire une histoire et enfin leur dire bonne nuit.
J’ai posé une fesse sur le canapé et j’ai entendu hurler: « je suis pas fatiguééééeeee » j’arrrrrriiiive pas à dormiiiir », tous les deux en même temps…
Non vraiment tout ça ne me manquait pas. Il faut que je reprenne le rythme et retrouve des techniques pour adoucir leurs fatigues et la mienne.
Et puis il y a le mardi soir.
On prend le temps de manger un peu plus tard, de profiter un peu plus longtemps des uns, des autres. Pas de timing serré. On peut rester collés sur le canapé, lire une histoire un peu plus longue et se faire des câlins promesse de lendemain plus serein, sans réveil.
Paris adopte la réforme des rythmes scolaires en 2013, septembre.
Les mardis soir vont perdre un peu de cette saveur. Je me souviens petite avoir été au ciné club de mon école, on se retrouvait dans le préau pour regarder un classique en noir et blanc, saveur d’antan. J’ai toujours aimé ce parfum si particulier qui flottait dans l’air, parenthèse suspendue. Lire quelques pages supplémentaires des malheurs de Sophie, dallas…
Depuis l’entrée de mon fils à l’école je ne travaille pas le mercredi, 4 ans maintenant.
Abandonner une habitude bien douillette pour un lendemain incertain n’est pas chose facile.Peut être est-ce pour le bien être des petits écoliers, peut être qu’ils vont y gagner. Reste quelques inconnus à 6 mois de cette rentrée. Je suis du genre confiante. J’ai envie de prendre la vie du bon coté et espérer mais j’ai tout de même besoin d’être rassurée. ne me dites pas que les récrés vont être rallongées, ce no man’s land ou la loi du plus fort peut régner pour les plus petits, ne me dites pas que la télé fera son apparition pour les occuper. Parlez moi d’activités bien encadrées, d’initiation à de nouveaux sports, de découvertes pleines de nouvelles saveurs, d’animateurs motivés et en nombre, d’emplois créés.
Ça va sans doute prendre du temps. Ça va râler, freiner, cafouiller..
Mais peut être que ca sera bien.
Il faudra trouver de nouvelles échappées, réinventer le quotidien, construire de nouveaux repères.
En attendant je vais profiter de ces mercredis free, mélange de journée pyj’ et de steack-purée, de câlins au lit et de pâtisserie, de reniflage de cou et de bisous.