Pour seul cortège

J'avais été enthousiasmée par "Sous le soleil des Scorta", je me suis tout autant régalée avec le dernier opus de Laurent Gaudé !!!
Dévoré en 72 heures (et encore, c'est parce que je n'ai pas eu trop de temps à consacrer à la lecture ces jours là), je craignais de m'ennuyer et j'ai vibré !
Oui, j'avoue que tout un livre pour raconter les derniers jours d'Alexandre-le-Grand qui est un personnage qui ne m'a jamais fait rêver, bien au contraire, et qui, en plus, meurt avant même la moitié du bouquin, ça me semblait un peu tendu comme postulat.
Mais c'était sans compter l'immense talent de Laurent Gaudé qui devrait arriver à rendre le code de procédure civile passionnant s'il lui prenait l'envie de le ré-écrire !

Le style est toujours aussi impressionnant. On aimerait qu'il nous remplisse, que l'on puisse s'en repaître. Cela semble tellement évident, tellement facile, tellement parfaitement juste !
Le livre mêle plusieurs récits tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, en une unité de temps accentuée par la concision des paragraphes et la rapidité de leur alternance.
Donc Alexandre se meurt à 32 ans. Sa belle-soeur, Dryptéis est sortie de force de sa retraite pour lui amener la reine-mère, Sisygambis. Les diadoques commencent à se déchirer l'empire et le corps du célèbre stratège. Ericleops revient des confins de l'Empire apporter la réponse du roi Dhana Nanda. Les fidèles d'entre les fidèles accomplissent leur dernière mission.
La base historique est juste.
L'art du romancier consiste à nous offrir un tableau incroyablement onirique de ce que l'Histoire a/aurait pu être. On a envie d'y croire.
On ne sait ce que l'on espère mais on se laisse emporter par le récit et on ferme le livre avec le sentiment très fort qu'il va être difficile d'enchaîner derrière.

Et juste envoyer une poignée de safran pour que la magie dure encore...

A bientôt !

La Papote