450- Hey Ho, Hey Ho…

Ils n’avaient pas prévu ce succès. Combien de groupes essaient de programmer leur popularité commerciale en s’entourant de producteurs influents, de médias complices et de journalistes censés leur ouvrir les portes de la gloire ?

Je n’évoque même pas la télé-réalité qui est la loupe grossissante de l’espoir formidable et de l’anonymat qui s’ensuit presque systématiquement.

Salles pleines, sommets des charts, interviews au kilomètre, concerts privés, dolce vita… Cool, la vie de rock star ! Sans compter les groupies enamourées, les fêtes somptueuses, les plaisirs fugaces, les voyages, y compris grâce à des addictions stupéfiantes…

Des millions de petites formations musicales se cloîtrent dans des garages pour reprendre Police, ACDC ou Pink Floyd avant de se mettre à composer leurs propres mélodies et à écrire leurs textes.

Et puis, un jour, c’est le passage en radio, la signature d’un contrat avec une Major, le téléchargement illégal – ou pas – et la presse people qui commence à roder autour. Peu de groupes émergent et continuent à tourner dans des salles des fêtes de banlieue.

Ainsi donc, ce sympathique groupe des Lumineers qui provient pour partie du New Jersey et pour une autre du Colorado, n’avait pas prévu le raz de marée avec son titre que vous avez forcément entendu à la radio : « Hey Ho », qui traîne avec élégance dans ma mémoire, dans la vôtre aussi ?

À mon avis, ça n’était pas gagné d’avance. Imaginez la scène chez le producteur lorsqu’ils ont dit qu’ils avaient un titre intitulé « Hey Ho ». Réponse : « OK Les gars, reprendre les 7 Nains, c’est un idée assez téméraire mais bon : shall we be f.. serious ?

Je n’ai pas fait d’enquête mais je veux croire à l’inattendu succès de cette bande de copains – copine, qui arboraient une candeur rafraîchissante aux Grammy Awards en entonnant ce petit air rythmé de kermesse rock.

Et quand bien même The Lumineers a une trajectoire de « one hit wonder » soit un seul tube au compteur puis finito, ils auront traversé cet hiver rugueux comme une comète chaleureuse et positive, et ça, on en a bien besoin.

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