457- Population passive

Pourquoi ai-je si souvent l’impression que notre civilisation s’accroche à des repères qui ne sont plus d’actualité, et qui créent des décalages, des contrastes et des insatisfactions ?

Récemment, je me demandais s’il ne fallait pas s’appuyer sur nos « marges de certitude » plutôt que de s’abriter derrière des « marges d’erreur ».

Aujourd’hui, c’est notre société de l’emploi et du travail, née des diverses révolutions industrielles, qui m’interpelle.

Plus de 6 millions de chômeurs en Espagne soit 27 % de la population active, plus de 5 millions en France lorsqu’on additionne les chômeurs à plein temps + ceux qui ont eu une activité partielle dans le mois.

À quoi ça rime ? Ça me fait penser au débat sur les retraites, où il y a 20 ans, il y avait 4 actifs pour 1 retraité, puis 3 pour 1, et, vers 2050 selon les experts, on aura 1 actif pour un retraité. On fait pareil pour les demandeurs d’emploi ?

Je n’ai, évidemment, pas de solution. Je me demande juste comment établir un diagnostic objectif qui soit le reflet de la réalité et non de son déni. On passe notre temps à mesurer les écarts, les dysfonctionnements et les incohérences d’un système dont les bornes sont faussées ou tellement distantes.

Je ne délivre aucun message politique car je considère qu’aucun mouvement ou parti n’a d’idée précise sur la nature des remèdes qui conviennent, ça se saurait sinon… ?

Les incantations inaudibles de la gauche et de la droite pour la croissance, les fausses hirondelles baptisées promesses, le royaume des « experts », les restrictions budgétaires, les impôts dans tous les sens, tout cela n’est que de l’agitation dont on ne distingue pas la finalité concrète : donner du travail à ceux qui en cherchent.

Je précise en outre, si cela pouvait apparaître comme induit, que je suis vraiment très très loin des idées développées par les extrêmes dont l’agressivité et la radicalité sont hors sujet.

Faut-il attendre que 50 % de la population « active » soit au chômage pour commencer à admettre que notre modèle de société est devenu celui de la « population passive », celle qui cherche du travail et celle qui craint pour la stabilité de son emploi ? Je ne sais pas, je ne suis pas un expert, ni un sociologue, juste quelqu’un qui s’inquiète.