Écrire un roman c’est un peu comme finir un puzzle de 100’000 pièces customisées et interchangeables. Sans modèle à suivre, juste un vague instinct subjectif, un truc insaisissable situé entre le cerveau et l’oreille interne.
J’ai fini le premier draft de mon prochain roman il y a trois semaines.
80’000 mots.
Pas Faulkner. Et l’histoire est juste ok. Pour l’instant.
J’ai la plupart des pièces. Maintenant, faut les arranger.
A l’instinct.
En trois semaines, j’ai à peine éraflé la surface de mon histoire. Beaucoup réfléchi à la structure idéale d’une scène. J’ai relu le premier paragraphe de tous mes livres. Bien écrire c’est simple. Si simple. Impossiblement simple.
Cette histoire, c’est la boite de Pandore. Elle déborde de potentiel. A ce point, rien n’est impossible. Une autre histoire. Ou une bonne histoire. Pourquoi pas. Pas Faulkner. Jamais. Mais si je bosse dur, si je passe mes soirées à écrire plutôt qu’à mater les Yankees à la télé, mon instinct me dit qu’à la fin, je l’aurai mon histoire.
Faut juste la trouver.
Hemingway a dit un truc comme ça: “There is nothing to writing. All you do is sit down at a typewriter and bleed.”
Je préfère saigner le matin. Pourtant, je suis incapable de me lever a 6:00 pour écrire une heure avant que la casbah se réveille. Je me lève à 6:00 pour courir trois heures dans le blizzard, ça oui, mais mettre le réveil à 6:00 pour écrire, j’arrive pas.
Peut-être un jour.
Un jour j’écrirai à plein temps.
A 65 ans.
Peut-être avant.
Seul l’instinct le dira.