Ne pas causer de tort nécessite que nous demeurions éveillé. Ralentir assez pour faire attention à ce que nous disons et ce que nous faisons. Plus nous observons nos réactions émotionnelles et comprenons leur fonctionnement, plus il est facile de ne pas y succomber . Rester éveillé, ralentir et remarquer ce qui se passe devient alors un mode de vie.
Pema Chödrön
Je n’ai pas donné de nouvelles ni montré de toiles ici depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même. Mais il était temps que je publie ce billet et vous confie que je suis en pause créatrice depuis quelques temps. Au tout début, de l’inquiétude, une sensation stressante, entre perte et confusion. Puis tout un cheminement intérieur qui a mené à ces quelques lignes.
Je l’ai déjà dit à certaines personnes qui ont su, avec bienveillance et intérêt, lever leurs yeux de leur quotidien bien rempli et me comprendre, m’encourager.
Si vous aussi vous aviez pris le temps de vous interroger sur vos blocages créatifs, vos relations avec les autres (faussées bien malgré vous par l’acte commercial), votre regard sur les faux-semblants du milieu artistique (lisse et amical en surface alors que les critiques, pistons et concurrences fusent à couvert), votre rythme de vie ainsi que le déséquilibre entre ce que vous mettez de vous dans ces longues heures et le retour parfois minime, alors vous auriez pris ce temps d’éveil, peu à peu, sur plusieurs mois, pour observer tout cela de l’extérieur. Puis ralentir, remarquer et prendre des décisions.
Cette course (fuite?) perpétuelle en avant pour finir des toiles dès que mes travaux de correction et de traduction m’en laissent le temps, non merci. Passer à côté de tant de choses, épuisée, toujours en mouvement, serait-ce là l’indication de la qualité de mes toiles ? Serait à l’aune de cet épuisement que se mesurerait le plaisir, l’impact, l’affection que vous portez à mon travail ? J’ose espérer que non et que vous l’apprécierez autant si j’adopte un rythme plus sain, serein, posé et harmonieux. Faire autrement pour mieux me retrouver car la peinture n’est pas un sacerdoce et ceux qui me connaissent savent que je suis passionnée par de nombreuses choses et sujets, la plupart se croisant et s’entremêlant d’ailleurs car, au fond, toutes liées. Sans compter, surtout, mes deux enfants! Être plus disponible pour ces deux êtres si merveilleux et si précieux.
Merci à Isabelle, à Magali, à Anne-Claire et à Cynthia. Merci à mon homme qui, à travers la confusion du début de cette pause, a su comprendre en grande partie ce besoin d’observation et de redéfinition.
Et merci à tous ceux et celles qui ont aimé, commenté, acquis, partagé mon travail. Infiniment.
Je continuerai à peindre ces femmes qui me tiennent à cœur, cette féminité forte et sacrée, cette maternité si belle, forte et douce à la fois, à toucher ces figures féminines qui me touchent. J’ai tant de choses encore à exprimer sur toutes ces femmes.
Pendant cette pause je publierai sur ce blog des notes, pensées ou infos concernant mes envies et inspirations, des nouvelles ayant trait à la féminité, la maternité et tout ce que je voudrais partager avec vous qui appréciez mon univers, mes goûts, ma vision de la femme et de la vie. Et dans quelques jours un billet pour vous parler des toiles que j’ai à la maison.
Les mois qui viennent, riches de changements et de découvertes, devraient nourrir non pas une inspiration tarie (c’est tout le contraire, des idées et envies j’en ai à foison) mais d’autres parts de moi ainsi qu’une envie de reprendre la peinture toujours professionnellement mais différemment. Tout redéfinir. Les toiles que je créerai après ces mois, que je vous présenterai, que vous acquerrez ou offrirez peut-être, seront parfois plus espacées, mais nourries d’une nouvelle phase de moi-même et empreintes de tous ces changements positifs.
Pour, je l’espère, un retour doux, harmonieux et apaisé.