C’est un grand classique de la littérature du XXème siècle, remis au goût du jour par un réalisateur hollywoodien. Alors que je voulais le lire depuis longtemps, j’ai profité de cette mise en avant pour lire ce roman qui m’a secouée.
L’espoir de ressusciter le passé
Qui est donc ce mystérieux Gatsby dont tout le monde parle mais dont personne ne sait rien ? Chaque week-end, le tout New-York se presse dans la gigantesque demeure de cet homme mystérieux qui organise les soirées les plus fastes de la ville. Bientôt, Nick Carraway, le voisin de Gatsby, va être introduit dans ces soirées mondaines et découvrir que ces dernières n’ont pour ce dernier qu’un unique but : reconquérir le cœur de sa bien-aimée, Daisy Buchanan, qu’il a perdu de vue quelques années plus tôt…
Derrière ce qui peut sembler être une banale histoire d’amour, Francis Scott Fitzgerald pose une question existentielle : peut-on vivre au présent sans cesse attaché à son passé ? Là réside tout le tragique de l’ouvrage, incarné dans le personnage de Gatsby.
J’ai été très touchée par Jay Gatsby, si fragile derrière son masque d’assurance, si enclin à espérer, et qui se heurte à l’attitude intéressée puis à l’indifférence et au mépris des autres. Ecrit dans un style très travaillé, Gatsby le Magnifique est bourré de phrases très révélatrices de l’esprit même du roman, notamment la première et la dernière phrase du livre, qui m’ont, je crois, marquée à jamais.
"Chaque fois que tu te prépares à critiquer quelqu'un [...], souviens-toi qu'en venant sur terre tout le monde n'a pas eu droit aux mêmes avantages que toi." (p.11)
"- On ne ressuscite pas le passé ? répéta-t-il, comme s'il refusait d'y croire. Mais bien sûr qu'on le ressuscite !" (p.139)
"Et nous luttons ainsi, barques à contre-courant, refoulés sans fin vers notre passé." (p.223)Enfin, Gatsby le Magnifique est une fresque réaliste de la période des années folles : le faste et la libération des mœurs, l’urbanisation à outrance et la montée en puissance de la bourgeoisie américaine sont très bien détaillées dans ce roman très visuel.
Gatsby le Magnifique est de ces romans que l’on ne se lasse pas de lire et, à peine refermé, j’ai déjà envie de le reprendre. Si vous l’avez pas déjà lu, foncez !
Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald, Le Livre de Poche, 2013 (première édition : 1925), 224 pages