On nous présente régulièrement sur le Web et ailleurs ce que les anglophones identifient comme étant : « The best job of the world ». Le plus beau métier du monde.
Il y a quelques années, on nous a notamment fait rêver avec ce CDD de 6 mois consistant à surveiller un atoll paradisiaque proche de l’Australie peuplé de raies Manta et de poissons exotiques. Mission écologique très bien rémunérée. Peut-on encore postuler ?
Imaginez à quelques points il doit être pénible d’être testeur d’hôtels de luxe pour hiérarchiser ses priorités professionnelles, hésitant entre l’essai du spa 5 étoiles ou du menu gastronomique : quel choix éminemment complexe !
Photographe de mannequins, pilote d’essai chez Lamborghini, goûteur de grands crus dans les caves de Romanée-Conti…, certains ont trouvé le job de rêve.
Je vais, dès à présent, vous décrire le job de cauchemar. Il s’agit d’un CDD extrêmement bien payé qui nécessite des talents de meneur d’hommes, un sens tactique indispensable, une expérience vérifiable et factuelle du ballon rond et la pratique du portugais obligatoire.
Le titulaire actuel de ce poste, Luiz Felipe Scolari, le sait parfaitement bien : il deviendra un Dieu vivant s’il réussit ou l’homme le plus recherché du Brésil s’il échoue, avec sa tête mise à prix.
Sa profession : sélectionneur de la Selacao soit l’Équipe nationale de football brésilienne qui tentera, en 2014, de gagner la Coupe du Monde sur ses terres, et l’on sait à quel point ce pays a inspiré ce sport depuis 50 ans, et combien la notion même de « perdre » est hors sujet.
Cela dit, au vu du spectacle d’hier soir, ce n’est pas l’Équipe de France qui empêchera Luiz Felipe Scolari de devenir un héros…