477- En cache

Le scandale, la scène de ménage, le malentendu absolu. Je vous décris le script s’il se produisait, avec Madame Stiop dans le rôle titre.

« Quoi, qu’est-ce que je découvre, tu as une relation textuelle avec des femmes qui portent des surnoms comme on porte un masque, un peu comme ces nymphes dans Eyes Wide Shut.

La Belette, Albane, Ginger, Sous les Galets, L’ Être, Jeanne qui connaît Stéphane, …, plusieurs à la fois, en même temps, non mais c’est inadmissible ! Depuis quand cela dure-t-il ? Qui sont-elles vraiment ? Tu les aimes ? »

Oui, je les aime toutes mais cela ne fait pas de moi un infidèle. Car ma relation textuelle est sans ambiguïté.

Elle repose sur des échanges d’émotions, sur des reflets, sur le partage de sensibilités singulières et torturées, sur des non-dits, aussi, ou sur certaines impudeurs dévoilées avec nuance via des récits et des commentaires.

C’est étrange mais hier, j’ai vu La Belette IRL et j’ai eu la sensation confuse de ne pas trouver mes mots, de bafouiller des approximations, de paniquer .

Ceci explique probablement la raison pour laquelle je me réfugie aujourd’hui derrière mon pseudo, Stiop, pour communiquer.

Le dialogue des mots écrits sur un clavier a-t-il pris, dans mon cas, le dessus sur celui des voix et des regards ? Possible. Intime. Mystérieux.