Magazine Humeur

483- L’autre, l’ennemi : toi.

Publié le 03 juillet 2013 par Stiop

Les mauvais choix ou le récit d’une journée ordinaire.

Ça commence par un coup de fil que tu attends depuis au moins un mois qui survient au pire moment, celui que tu as choisi pour essayer un pantalon dans une cabine d’essayage qui s’avère être plus imperméable aux ondes qu’un tunnel.

Alors, tu entends vaguement ton interlocuteur, que tu n’as pas réellement identifié – tu sais juste qu’il a dit « Monsieur » – qui commence à s’énerver à force de dire « Allo », « Quoi ? » et « Je vous reçois mal. » Il raccroche, brutalement. Numéro Inconnu.

Silence. Ne pas pouvoir communiquer par téléphone en 2013 relève soit du mythe soit de la Cour d’Assises pour certaines personnes : dans quelle catégorie avais-je été positionné ?

Alors, contrarié, tu passes en caisse avec ton futal et d’autres babioles soldées, mais tu es tellement absorbé par le mauvais plan que tu viens de vivre que tu ne te rends pas compte – ou si, 24 heures plus tard – que le vendeur dont tu as oublié le visage s’est fait plaisir en rajoutant un article pour lui sur ta facture, que tu lui auras gracieusement offert.

Le sale choix ; j’aurais pu être au calme, avec du réseau, sans escroc à moins de 15 mètres mais non. Est-ce le moment qui m’a choisi ou est-ce moi qui ai choisi ce moment ?

J’ai la faiblesse de croire que l’on est l’acteur de sa propre existence et qu’aucune destinée toute écrite ne nous est spécifiquement tracée.

Alors, après cela, tu deviens celui que tu détestes, celui qui agit comme la pire ordure que tu connaisses, comme un sale con : tu t’énerves, tu trépignes, tu envoies balader ton entourage avec force, tu lèves la main sur tes enfants avec une foutue envie de la baisser, tu es désagréable avec les gens, les feux rouges, les trèfles à 4 feuilles et les objets du quotidien.

Tu rumines ton écœurement jusqu’à la nausée, jusqu’au dégoût de toi. Même écrire, médiocre remède, te donne le sentiment de mettre de l’arnica sur une tumeur.

Alors, tu fermes les yeux, tu penses à des trucs vraiment pénibles pour te calmer, à tes mauvais choix, aux enchaînements débiles, aux situations minables, aux fausses solutions, et puis, le téléphone sonne. Numéro Inconnu.

483- L'autre, l'ennemi : toi. arnica


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stiop 472 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine