Hier matin un article faisait la Une de Le Monde en ligne. Au lendemain de la dernière étape du Tour de France, cela parlait bien entendu de cyclisme. Sur la photographie qui illustre à merveille ce sujet, où on a l’impression que ces trois là se moquent bien de nous incapables de grimper l’Alpes d’Huez deux fois dans la même journée.
C’est une photographie posée, attendue, faîte pour être diffusée. Les amateurs de cyclisme connaissent peut-être la petite histoire de Joaquim Rodriguez et de son cigare, mais derrière ce rouleau de feuille de tabac le message est bien clair : Aller viens, on est bien.
Article de Le Monde
De Groucho Marx au cycliste espagnol Rodriguez, on a toujours posé avec la clope au bec à défaut d’avoir un prestigieux cigare. J’ai vu Rodriguez allumer le sien à la télévision, en direct dimanche soir. Et en voyant les plans larges je me suis dit que ce devait être un rendez-vous. On sait qu’il allumera son cigare, c’est le détail drôle et insolite puisqu’en plus on sait bien que fumer en faisant du sport n’est pas la meilleure manière d’obtenir des performances intéressantes.
Mais on s’en moque bien, c’est la dernière étape et il fait un peu frais sous les arbres des jardins château de Versailles.
Alors poser avec un cigare, c’est classe. Cela connote un moment de détente et un second degré certain lorsqu’il s’agit de personnes qui n’en fument pas souvent. Récemment, je peux compter plusieurs photos de soirées où on aime à montrer qu’on fume un cigare 1 fois tous les 2 ans. On le fait de la même manière qu’on le ferait pour être pris en photographie aux côtés de Mickey et Dingo à Disneyland.
Pourtant, être avec son cigare à la main cela peut aussi être très sérieux. Cela montre qu’on sait le fumer – déjà – et qu’on fait partie d’une certaine classe sociale. Ceux qui en fument régulièrement, ont au moins les moyen de ne pas râler à chaque hausse du prix des cigarettes en France.
En plus de cela, tout le monde ne supporte pas le goût et l’odeur du cigare. Alors, c’est une affaire de durs !
Nickolas Muray, Willard Leroy, 1920, Smithsonian Institution, – Plus d’informations
Mais contrairement aux portraits avec cigarettes, on ne voit quasiment jamais de fumée sur ceux avec cigare. C’est valable du moins jusqu’à une certaine époque.
Pendant un temps, faire poser une personnalité avec une cigarette entre les doigts permettait aussi de montrer qu’on avait un matériel photographique avec un temps de pose rapide, capable de saisir les volutes élégantes formées par la fumée. À quand les portraits avec cigarette électronique ?
Mais n’oubliez pas, fumer est dangereux pour la santé !
Américaine fumant un cigare, Agence Mondial, Gallica BNF
Portrait d’un homme jeune tenant un cigare, Gallica BNF