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Supermarchés étrangers : halte à l'envahisseur?

Publié le 26 septembre 2012 par Dopalruka @DoPalRuka

Les supermarchés internationaux étaient dans les starting blocks depuis longtemps. Après des mois de valses-hésitations, le gouvernement de Mammohan Singh leur a enfin donné le signal de départ. Ils pourront bientôt investir à hauteur de 51% dans le réseau de la grande distribution indienne. 

Supermarchés étrangers : halte à l'envahisseur?

Les Indiens s'approvisionnent dans les innombrables "kirana shops"
du pays (Photo : network6.in).


La réforme divise. D’un côté, elle est saluée comme un coup de pouce crucial pour l’économie du pays. De l’autre, cette « invasion » étrangère fait peur. Petit récapitulatif des arguments des « pro » et des « contre » FDI (foreign direct investments).> Pourquoi il faut faire barrage aux FDI:
  • Ruine & servitude. Les agriculteurs seront totalement assujettis à la puissance des grandes surfaces qui pourront leur imposer des prix toujours plus bas. Les partisans de cette thèse prennent l’exemple des Etats Unis ou de l’Europe, ou le gouvernement doit subventionner les agriculteurs.
  • Hausse des prix sur le long-terme. Les consommateurs aussi seront perdants. Si les grandes enseignes proposeront des prix incitatifs au début, les tarifs augmenteront peu à peu.
    En bonne populiste, Mamata Banerjee, chef de gouvernement du Bengale occidental, a quitté la coalition gouvernementale avec son parti, le Trinamool Congress, en clamant qu’accepter cette réforme serait agir contre le peuple.
  • Concurrence & chômage. Les supermarchés et vendeurs indiens ne sont pas prêts à se mesurer aux multinationales de l’Occident. Les 44 millions de jobs dans la distribution sont menacés. Les kirana shops, ces petites épiceries que l'on trouve à chaque coin de rue, pourront difficilement survivre.
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  • « Foreign Hand ». Certains leaders politiques agitent aussi le spectre de la « foreign hand » (la main étrangère), une « invasion » malveillante venue de l’Occident qui menace l’Inde, ses ressources et ses traditions. Une puissance capitaliste désireuse de piller le pays, créant de la richesse sur le sol indien pour la transférer aussitôt dans son pays d’origine. 
    « M.
    Manmohan Singh nous a donné une nouvelle définition [de la démocratie] - des étrangers, par les étrangers, pour les étrangers » : Narendra Modi, chef du gouvernement du Gujarat.
.> Pourquoi il faut autoriser les FDI:
  • Qualité & sécurité alimentaire

    .

    Les multinationales bénéficient d’une grande expérience, d’un système plus rodé et de meilleurs équipements que les supermarchés indiens comme Big Bazaar et Reliance. Un avantage important pour garantir la qualité des produits, et notamment le respect de la chaîne du froid.
  • Baisse des prix, notamment grâce aux économies d’échelles réalisées par ces monstres de la grande distribution.
  • Moins de gaspillage.33% des produits frais sont aujourd’hui perdus entre la récolte et l’assiette du consommateur. Les supermarchés permettraient d’en sauver davantage en les acheminant plus rapidement.
  • Meilleures conditions de vie et de travail pour les agriculteurs

    .

    Les agriculteurs liés par contrat à de grandes chaînes seront assurés de pouvoir vendre leurs produits, et à un prix plus stable. En traitant directement avec ces géants de la distribution, ils seront libérés des intermédiaires qui imposent leur loi. Le fermier vendra ses produits à un meilleur prix.
  • Un vivier d'emplois. Les chaînes de supermarché devront embaucher leurs employés sur place. Les millions d'emplois créés seront plus qualifiés que ceux de la distribution indienne.
Les partisans des FDI pensent que l’économie indienne doit se libéraliser davantage pour garantir la croissance, vingt ans après la réforme de 1991 (déjà menée par Manmohan Singh) et l'abandon de la licence Raj, modèle économique protectionniste et interventionniste alors en vigueur.Mais c’est avant tout la classe moyenne qui a bénéficié de ce grand virage économique...
L’Inde n’est cependant pas jetée en pâture aux grands groupes internationaux. Le gouvernement central laisse à chaque état la liberté d’appliquer les 51%.
Si on comptabilise la population totale des états qui devraient refuser cette réforme, on estime que la moitié de l’Inde fera barrière aux supermarchés étrangers

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