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Un Monde de barbares

Publié le 08 septembre 2013 par Ppleversicateur

Les Mashco-Piro, sont des Indiens qui vivent isolés dans la jungle amazonienne. Le parc national du Haut-Purus est un endroit perdu du Pérou parmis cinq autres territoires situés au cœur de la jungle sur une zone de plus de deux millions d'hectares. Ces « réserves » ont permis à cette tribu et treize autres peuplades de la jungle amazonienne de ce pays, de vivre coupés du Monde après les exactions des hommes qui sont venus exploiter à grande échelle le caoutchouc, récolter bois précieux et autres matières premières.

Personne n'a le droit d'y entrer car le contact avec la civilisation moderne pourrait les mettre en danger de mort. Ils pourraient contracter des maladies mortelles car il n'ont pas les mêmes défenses immunitaires que le quidam des grandes métropoles. C'est sans doute la première « arme invisible » qui a permis aux conquistadors d'envahir le nouveau monde.

Ils vivent habituellement hors du Monde de manière délibérée. On ignore leur véritable existence, combien ils sont, le mode de vie, bien que l'on pouvait les apercevoir de temps à autres.

Étrangement voilà qu'ils sortent de leurs territoires et se laissent curieusement filmer à l'approche d' un village pour y quémander de la nourriture et des accessoires qui n'étaient pas indispensables à leur survie, tels que bananes, outils, cordes...

La diffusion de ces images inédites sur internet qui attire de nombreux voyeurs et le fait que leur comportement ait étrangement changé préoccupent gouvernement et organisations indigènes qui supposent que le trafic de bois et de drogue est le principal responsable de la fuite des Indiens de leur territoire, avec en plus des compagnies qui cherchent à exploiter les gisements de gaz de schiste.

D'autre part, des ordres religieux évangéliques tentent aussi d'entrer en relation avec ces tribus indiennes qu'ils considèrent comme des « sauvages » - c'est là une action avilissante d'un culte de la honte. Montherlant avait d'ailleurs écrit « la religion est la maladie honteuse de l'humantié » (et la politique, un fléau). Rien n'a changé.

En privant de sa liberté un autre homme quel qu'il soit, la civilisation est expropriée de toute humanité et comme affirmait Albert Schweitzer, « l'humanité consiste dans le fait qu'aucun homme n'est sacrifié à un objectif ». Voici un discours qui est toujours d'actualité et dont l'auteur est l'illustre Albert Schweitzer :

« Notre culture divise les gens en deux classes : les hommes civilisés, un titre accordé à ceux qui effectuent le classement ; et les autres, qui ont seulement forme humaine, et qui pourraient périr ou être jetés aux chiens pour ce que les « hommes civilisés » en ont à faire.
Oh, cette « noble » culture qui est la nôtre ! Elle parle si pieusement de dignité humaine et de droits humains, puis faillit à respecter cette dignité et ces droits d'innombrables millions avant de les fouler à ses pieds, au prétexte qu'ils vivent outre-mer ou que leurs peaux sont de différentes couleurs, ou qu'ils ne peuvent pas « s'aider eux-mêmes ».
Cette culture ne sait pas combien elle est creuse et misérable et pleine de désinvoltes parlottes, combien banale elle paraît pour ceux qui la suivent par delà les mers et voient ce qu'elle a commis là-bas [...]
Je ne vais pas énumérer tous les crimes perpétrés au nom de la justice. Des gens ont volé les indigènes de leurs terres, en ont fait des esclaves, libérant sur eux la vermine de l'humanité. Pensez aux atrocités commises sur ces populations rendues serviles [...] et tout ce que nous avons fait... Nous les décimons, puis par un trait de stylo, prenons leurs terres si bien qu'ils n'ont plus rien du tout... »

Les hommes civilisés usent et abusent du Monde qu'ils veulent ultramoderne et qu'ils façonnent à leur guise au mépris de la vie ; ils resteront toujours des barbares.

 

PP

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