Non, franchement, j’aime bien la Communication. J’y ai d’ailleurs consacré 5 joyeuses et insouciantes années universitaires, j’ai fait des tas de stages gratuits – les temps étaient différents – et j’ai même naguère travaillé dans une agence de publicité.
Les théories liées à la Com’ sont très intéressantes ; elles renvoient à la rhétorique, à la dialectique et à la philosophie.
Hélas, aujourd’hui, la communication a pris le pas sur le message, la forme écrabouille le fond, l’apparence a détruit l’essence et on passe beaucoup plus de temps à savoir comment on va faire une annonce que comment on va la libeller. C’est la dictature de l’effet d’annonce.
Après, il nous reste quoi ? Du divertissement ou de l’indignation, puis, de l’indifférence si les deux premières sensations ont été dépassées.
L’indifférence, c’est l’abstention dans les urnes, la distance vis-à-vis du pitoyable spectacle que les politiciens nous proposent en permanence dans tous les médias. Car les élus et leurs opposants incarnent les « grands » communicants de notre époque.
Indigestes, inintéressants, grossiers, en perpétuelle contradiction de propos tenus l’avant-veille, théâtraux (mais vraiment trop…), comment peut-on sérieusement leur accorder le moindre crédit ?
Le pouvoir en place déclare du blanc, puis du noir, l’opposition rivalise de coups d’éclat d’un jour, et puis se ravise, les extrêmes manient le tonnerre et le calme absolu.
Tout ce petit monde s’écoute parler, s’observe exécuter avec brio la gestuelle répétée avec le consultant en com’, et nous, moi, je ne retiens aucun sens, je ne visualise aucun horizon, je me lasse.
Je me demande pour la première fois si voter a une signification, même si, par respect pour tous ces pays où on ne vous invite pas à vous prononcer sur un candidat, je me rendrai quoi qu’il en soit aux urnes.
Aucune idée forte, sincère ou stimulante n’émerge, je ne distingue que de la gesticulation pénible et calculée. Citoyen ? Mouais…