Hier, j'ai vécu une aventure insolite. Je me réveille comme d'habitude. Un coup d'oeil au réveil m'apprend qu'il fait déjà 8 heures 33. Je vais au salon, remonte le premier volet de la fenêtre. Une lumière éclatante m'aveugle les yeux. "Bonne journée", me dis-je. Je remonte le deuxième volet, mais au troisième qui ouvre sur le balcon, surprise. Un gros chat blanc avec une grande tache grise sur le dos me regarde avec des yeux hagards. Comment est-il arrivé là, au deuxième niveau? Debout sur les pattes de derrière, il se soulève, gratte sur la vitre à la recherche d'une entrée. Comment est-il arrivé là, et seulement chez moi, sur mon balcon? Je dois signaler que mon appartement se trouve dans un grand immeuble à trois blocs de trois étages chacun.
Pendant que je cherche à comprendre, Kanyeba apparaît derrière moi. Je lui indique du menton le chat sur le balcon . " Wikala kambishi!" crie-t-elle, prise de panique. "Sois un chat! Si tu es un esprit maléfique, que le feu du saint-esprit te brûle et te consume!" poursuit-elle. J'ai toujours entendu les gens raconter les histoires des sorciers retrouvés les matins, accrochés sur les tours des églises ou au-dessus des grands immeubles en Afrique. Le chat serait-il un sorcier venu du village pour nous faire du mal?
Un moment, la tête se remet à raisonner. Je me dis que le chat ne serait pas venu d'en bas. Il ne peut, en tout cas, pas grimper les murs ou, avec ses griffes, monter en s'agrippant aux barres de fer lisses soutenant les balcons. Au-dessus de moi, c'est le dernier niveau. Une famille y habite. Mais ils n'ont pas de chat! Je m'en vais, à tout hasard, leur demander si un chat serait monté chez eux et, peut-être, se serait sauvé par la fenêtre. Le fils du voisin, un jeune homme dans la trentaine m'apprend que son voisin de l'étage d'un autre bloc a un chat. Il se pourrait que ce soit lui qui serait en cavale et aurait atterrit chez moi. Mais lorsqu'il descend voir le chat sur mon balcon, il se met à hésiter: "Non, je ne pense pas que ce soit celui-ci. Je ne suis pas sûr". Ce qui ajoute la peur et l'inquiétude en moi.
Je sors et demande à quelques voisins de l'immeuble. Ils jettent un regard sur le balcon, mais personne ne reconnaît le chat. J'entends même l'un d'eux s'écrier : "Le pauvre, qu'il est mignon!". Oui, oui, il est mignon, mais c'est peut-être un esprit maléfique venu de l'Afrique pour me tuer. me dis-je intérieurement en reprenant le chemin de mon appartement.
Quelques minutes plus tard, pendant que je suis en train de me creuser ma tête pour comprendre, j'entends sonner à ma porte. En l'ouvrant, j'apercois la fille de mon voisin du premier étage."Monsieur Tshiamba ya Bende, j'ai appris qu'un chat se trouve sur votre balcon. C'est le chat de notre voisin du troisième étage. Je l'ai reconnu tout de suite puisque des fois la famille me le confie lorsqu'elle voyage. Dieu merci, me dis-je. Je laisse entrer Rida. Elle prend avec aisance le chat dans ses bras et me demande avec sourire si je peux le caresser. "Il est tout mignon et inoffensif", me dit-il. "Non merci, Rida. Je n'aime pas les chats", je lui lance avec soulagement.
Je l'entends encore descendre les escaliers en parlant doucement au chat: "Et toi, petit rebelle, promets-moi que tu ne te sauveras plus de chez toi!"
Tshiamba ya Bende
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