L'événement a fait la une de plusieurs journaux de la capilale congolaise. Un député national issu de la majorité présidentielle a été surpris dans un hôtel de la place avec une mineure. Après cinq audiences, il s'ensort avec une peine de douze mois de prison et une amende de 100 mille francs congolais (un peu moins de 100 dollars)! C'est cela l'Etat de droit dont Kabila Kanambe s'est félicité dernièrement à la dernière Assemblée Générale des Nations Unies. En RDC, les femmes et les jeunes filles sont constamment violées dans les zones des combats à l'Est du pays et par les rebelles et par les FARDC. La nouvelle classe des dirigeants n'est pas en reste. Au lieu de se concentrer sur la situation préoccupante du pays agressé par le Rwanda, tous ces soi-disant députés et ministres de la majorité présidentielle sont en train de se la couler douce et de violer les petites filles à la cité. Cet événement en est la preuve tangible. Tout tourne autour des femmes dans l'entourage de Kabila et de sa majorité.
L'opinion se souviendra que pour masquer le meurtre de Chebeya, ce vaillant défenseur des droits de l'homme tué en juin 2010, les policiers ayant agi sous les ordres de Kabila lui avaient rempli les poches des préservatifs. Pour faire taire l'opposant Diomi Ndongala, il a fallu à la police de Kabila de trouver comme mobile le viol sur mineure. Et lorsque le viol est commis par un membre de la majorité présidentielle, ce n'est pas grave. Une année de prison suffit. Donc, continuez à violer, messieurs! Les femmes ne valent rien! Le pouvoir est à nous!
Dans plusieurs dossiers dans lesquels les membres de la majorité présidentielle sont impliqués, ces derniers s'en tirent soit avec des peines mineures , soit les dossiers sont classés sans suite. Nous citerons le dossier du fils d'Evariste Boshab qui avait tué cinq personnes dont un avocat et blessé trois autres grièvement sur le boulevard du 30 juin le 02 janvier 2012. Les Congolais ignorent, jusqu'à ce jour, la suite réservée à ce dossier. Nous citerons le dossier de l'enrichissement illicite d'Adolphe Mozito initié par son collègue, député de la majorité présidentielle. Une information judiciaire a été ouverte avec fracas. Mais le dossier semble avoir été, comme beaucoup d'autres, classé sans suite. Nous pourrions allonger cette liste jusqu'à l'infini pour dénoncer la justice à deux vitesse sous le régime Kabila.
L'opinion se rappellera que c'est toujours dans cet ordre d'idées que monsieur Kabila avait insisté pour que Ntaganda soit jugé par la justice congolaise en lieu et place de la CPI. Avant la fuite de ce dernier pour créer le M 23 et se retourner contre le pouvoir en place, Kabila lui aurait proposé de se laisser arrêter pour une mise en scène de justice à travers laquelle il serait lavé. Mais Ntaganda aurait refusé cette proposition pleine d'incertitude, selon lui.
Lors de son allocution à la 67 ème Assemblée Générale des Nations Unies à New York, Kabila s'est vanté d'avoir ouvert un chantier de démocratisation au Congo dans lequel se construit un Etat de droit. Autant des beaux mots dont il ne connaît pas,lui-même, le sens, car la réalité est têtue et continue à l'interpeller.
Lumbamba Kanyiki