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French horror suburbs 2025. Épisode 1/2

Publié le 15 novembre 2013 par Cuicuinrv
Comme l'actualité me fait prodigieusement chier, j'ai concocté une petite fiction sans prétention, sinon celle de vous projeter dans un univers politique et économique aussi peu réjouissant que possible afin d'accentuer les dangers insidieux qui nous menacent.Puissent ces prédictions peut-être fumeuses mais vraisemblables, en mobiliser quelques uns pour éviter qu'elles se réalisent...

French horror suburbs 2025. Épisode 1/2

Les 53 Zurbsecs


2025.

Après le calamiteux règne de François Hollande, la glorieuse réélection de Nicolas Sarkozy suivie d'un désastre économique et politique prévisible durant ses 5 ans de gouvernance marqués par de multiples affaires de corruption et la déliquescence des institutions et des hommes politiques, un mouvement politique éclora en 2021, rassemblant la droite forte républicaine UMP, au Front national.Ses membres, dirigés par Guillaume Peltier, Laurent Wauquiez, Geoffroy Didier, Florian Philippot et Marine Le Pen nommèrent ce nouveau parti politique le Front de la France Forte : le FFF.Ce nouveau parti porta au pouvoir Laurent Wauquiez, élu président de la République en 2022. Un gouvernement fut formé, partageant les ministères entre les cadres du nouveau mouvement.Le programme économique fut radical : le libéralisme échevelé et la privatisation à tous crins. La Sécurité sociale fut liquidée au bénéfice des sociétés privées, le RSA supprimé, les allocations familiales bannies, les hôpitaux privatisés, les allocations chômages rognées autant en durée qu'en valeur, les études supérieures payantes, les prix des anciens services publics libérés.Un libéralisme tel qu'en n'avaient jamais connu les pays les plus libéraux du monde. Au point que les péages se multiplièrent sur les routes nationales pour entretenir les réseaux routiers. Les entreprises privées achetèrent des concessions à bras raccourcis, prenant bien soin, en cas de rétrocessions à l'État d'exiger par contrat des dédommagements pharaoniques.Tous les contrats étaient si léonins entre des firmes privés et les mandataires de l'État, vérolés par la corruption que financièrement, le pays n'avait plus les moyens de reculer. Les clauses du Traité Transatlantique signées en 2014 et 2015 par l'UE garantissaient d'ailleurs la prépondérance du droit privé sur la puissance publique.

Florian Philippot, ministre de l'Intérieur du gouvernement Peltier dut faire face dès l'intronisation du nouveau Président à de terribles émeutes en banlieue. Le pays s'effilochait  socialement, plus aucune cohésion sociale ne maintenait la moindre unité. La haine du voisin, la jalousie, les ressentiments, les communautarismes rendaient la vie pénible et traumatisante.

Dès l'annonce de la libéralisation, les salaires augmentèrent de 30 % du fait de la suppression des cotisations sociales, entraînant un certain enthousiasme. Toutefois lorsque les foyers reçurent leurs factures d'assurances maladies obligatoires de la part d'organismes privés, subirent d'énormes hausses de gaz et d'électricité, durent payer des sommes astronomiques pour les études de leurs enfants, sans oublier les péages omniprésents détectés par des boitiers installés dans chaque véhicule ; le montant étant débité par prélèvement chaque fin de mois.Bref, toute chose devint payante, les augmentations pléthoriques, la gratuité et le bénévolat furent même mis à l'index avec la fameuse loi Geoffroy Didier interdisant toute activité non rémunérée.Tant et si bien que les Français eurent la conviction d'avoir réalisé un marché de dupes ! Ce prétendu libéralisme salvateur qu'on leur avait vendu, ce paradis de la libre concurrence génératrice de prix bas, n'étaient devenus de fait, qu'une gigantesque machine destinée à les plumer sans espoir de revenir en arrière.Ceux qui s'étaient réjouis par avance durent en rabattre : le pouvoir d'achat baissa en moyenne de 40 % par rapport aux années précédentes.

Les plus atteintes furent les classes populaires, parquées dans des banlieues sordides. La révolte grondait dans les banlieues entraînant des guérillas entre communautés. La situation empirant, monsieur Philippot, le ministre de l'Intérieur fit voter une loi majeure en 2024 : la construction de murs entourant certaines zones urbaines (les Zurbsecs : zones urbaines sécurisées) avec check-point unique gardé par une milice privée. Chaque zone fut l'objet d'une concession confiée à une entreprise privée chargée de gérer le commerce, les infrastructures et la sécurité. Cinquante trois Zurbsecs furent ainsi délimitées.

Certains opposants crièrent à l'apartheid mais les classes sociales de ce pays écartelé se haïssaient tellement que tout ce qui évoquait l'ordre était applaudi ! 

Aucun citoyen n'avait désormais la lucidité de distinguer entre ordre et dictature. 
La limite avait déjà été franchie depuis bien longtemps sans que beaucoup n'aient discerné le passage d'une société rigoriste à un système totalitaire.Aucun électeur ne s'était aperçu du lent et subtil passage de témoin entre une société libertarisée dominée par le pouvoir financier des entreprises privées et celui de la démission d'États démocratiques vérolés par la cupidité de leurs élus.L'année 2025 devint historiquement la période de passage entre le vieux monde des états nations et le libéral mondialisme désincarné.Poil au nez.

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