À quoi ressemblerait notre Civilisation si d’obstinés et méthodiques rêveurs ne s’étaient pas sacrifiés pour la moderniser ou pour repousser les limites de la connaissance ?
Je songe à tous ces médecins qui ont contribué à développer des vaccins, et qui se sont eux-mêmes inoculés des poisons ou des venins, au péril de leur santé, afin de démontrer qu’ils avaient trouvé le bon antidote.
Ils n’ont pas tous survécu, et, de manière très injuste en réalité, l’Histoire retiendra seulement le nom de ceux qui ont trouvé un remède validé et applaudi par la communauté scientifique. Les autres…, qui déjà ?
Et que dire de tous ces fous volants qui se sont construits des ailes leur permettant d’imiter les oiseaux, et qui ont fracassé leurs rêves et leurs vertèbres après quelques mètres de vol non plané depuis la colline voisine. Crash !
Et ceux, qui, totalement inconscients – avant et après d’ailleurs – ont exploré la notion inapprochable de la mort, en se pendant volontairement, en s’électrocutant ou en tentant des expériences tellement dangereuses qu’ils n’étaient pas sûrs a posteriori de pouvoir délivrer leurs impressions.
J’ai gardé pour conclure l’histoire de ce dignitaire chinois du 16ème siècle, Wan Hu, qui eu pour projet de concevoir un engin lui permettant, selon ses calculs, de le propulser sur la Lune ; or, il créa le concept de l’Homme Invisible.
Le principe était simple. À cette époque, la Dynastie des Ming avait acquis une avance considérable dans le domaine des fusées et des feux d’artifice.
Wan Hu fit fabriquer une chaise en osier sous laquelle il fit installer 47 fusées et sur laquelle il prit place, ligoté, et prêt à aller prendre le thé sur la Lune.
Lorsque les mèches furent allumées et que les fusées s’embrasèrent, un immense bruit gronda, une fumée épaisse apparut et : plus de Wan Hu.
Magique, futuriste, risqué, idéaliste, merci d’avoir existé Monsieur Hu, vous nous avez rendu un tel service : celui de croire en vos rêves.
Mais Monsieur Hu n’a pas totalement disparu de notre imaginaire puisqu’un cratère désigné Wan Hu a officiellement été répertorié sur la Lune.
Tant qu’il y aura des rêveurs…