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Chemolithoautotrophs

Publié le 17 décembre 2013 par Rolandbosquet

curiosity

   On a vu tout récemment à Paris les avantages que présente la surveillance des rues à l’aide de caméras. Elle a permis l’identification d’un dangereux prédateur urbain qui pouvait, à terme, se révéler dangereux. Mais telle la langue d’Esope, "Big-Brother" peut se révéler  la meilleure ou la pire des choses. Du fait des performances de ces technologies, l’investigation s’apparente de plus en plus à de l’effraction de la vie privée. La vigilance s’impose. Et elle s’impose d’autant plus que dépassant toute retenue déontologique, les Américains sont allés plus loin encore avec leur sonde interplanétaire Curiosity. Ils lui ont donné pour mission de  disséquer les entrailles de Mars. C’est ainsi qu’elle aurait découvert la preuve que le dieu de la guerre aurait jadis bu de l’eau. L’affaire remonterait à près de 3,6 milliards d’années. Il y a bien entendu prescription,  le précieux liquide s’étant depuis longtemps évaporé.  Mais l’exploit technique, indéniable à ce stade, ne s’arrête pas là. Surmontant en effet brillamment les innombrables difficultés inhérentes à l’éloignement dans l’espace et le temps, le robot se serait révélé plus perspicace encore. Les tests de forage et les diverses analyses chimiques effectués sur les roches denses d’un ancien lac conduisent à penser que les conditions étaient alors réunies pour permettre à une vie microbienne de se développer. Des traces de carbone, d’hydrogène, d’oxygène, d’azote et de souffre auraient été révélées. Les lecteurs assidus de la revue "Science" savent que ce sont là les ingrédients nécessaires et indispensables à toute vie microbienne. Issues de cette soupe primaire, les fameuses bactéries primitives connues sous le nom de chemolithoautotrophs ont d’ailleurs été découvertes dans des grottes  et dans des cheminées hydrothermales sous-marines terrestres. Il ne serait donc pas extravagant d’imaginer qu’un semblable processus a pu se développer sur Mars. Lorsque l’on sait qu’il en faut beaucoup moins pour que se développe sur Terre une maladie nosocomiale et pour la contracter en allant simplement visiter à l’hôpital un parent opéré de la veille de la vésicule biliaire, on ne peut qu’être inquiet. Que s’est-il passé sur Mars ? L’absence de vie que l’on y observe aujourd’hui pourrait-elle être la terrible conséquence d’une effroyable attaque du redoutable staphylocoque doré ? Si cette hypothèse était démontrée, une expédition humaine sur la planète Mars ne serait-elle pas particulièrement risquée ? Le fameux principe de précaution qui régit désormais nos sociétés ne conseillerait-il pas de s’en abstenir ? En tout état de cause, il apparaît d’ores et déjà absolument indispensable d’interdire à la NASA de faire redescendre son robot Curiosity sur notre planète. Le gaspillage est certes un vilain défaut mais la menace est trop sérieuse. Néanmoins, cette plongée vertigineuse dans le passé de Mars soulève quelques interrogations que l’on ne saurait ignorer. Notamment au sujet de l’avenir de notre propre planète. On sait déjà qu’il n’est pas réellement brillant. C’est du moins ce que prédisent les  écologistes sous le prétexte que l’homme puiserait trop de pétrole qui dégagerait trop de CO2. Sans compter la marque carbone des fumeurs de pipe, les palisses coupées sur pied, la diversité biologique bafouée par les éleveurs d’escargots et les papillons qui disparaissent, les moustiques qui augmentent et les grenouilles qui meurent. Les cosmologistes, de leur côté, sont plus pessimistes encore. Selon eux, la chaleur du soleil allant en augmentant, la terre deviendra d’ici à un milliard d’années aussi désertique que sa cousine. Mais l’homme, qui n’est guère qu’une poussière dans l’univers, aura disparu bien avant. Éradiqué à son tour ainsi que toute vie autour de lui par  des hordes innombrables de staphylocoques dorés. Notre monde, certes, continuera de tourner rond. Mais il sera nu. A moins que quelque humanoïde inconscient des risques encourus ne lui envoie depuis quelque lointaine planète une sonde pour fouiller ses entrailles…


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