Magazine Journal intime

La mélodie du bonheur (romantisme à deux balles)

Publié le 11 mai 2008 par Corcky


La mièvrerie me donne la gerbe, la nunucherie me colle des boutons purulents et les oursons rose bonbon me mettent tellement les poils au garde-à-vous que je peux aller jusqu'à ressembler à Chewbacca (avec les grognements et tout le toutim).

Et pourtant, ami lecteur, mon coeur s'envole comme un faucon, mon estomac est descendu dans mes talons et refuse de remonter (du coup, c'est ballot, ce sont mes orteils qui rotent) et mon centre de gravité s'est durablement déplacé vers le bas du bas de mon tronc (j'en vois qui essaient de se représenter la localisation...cherche encore, vieux, tu brûles).
Oui, ma femme est rentrée.
Comme dirait mon Vieux Félin adoré: Honey, I'm home!

Telle la réplique féminine d'un Roi Mage cacochyme et pervers (sauf que elle, elle est perverse mais pas cacochyme, loin s'en faut), elle s'est pointée au Nid Douillet hier, à cinq heures tapantes, les bras chargés de présents, la peau légèrement dorée (les Normandes ne bronzent pas, elles crament ou elles restent quasiment blanches), les taches de rousseur brillant de mille feux (les Normandes sont constellées de taches de rousseur, on dirait des Anglaises), ses beaux yeux bleus encore un peu perdus dans les brumes africaines (les Normandes ont des yeux clairs, souvent bleus, et parfois perdus dans les brumes africaines), ses dents bien blanches largement découvertes par un sourire chaleureux et resplendissant (les Normandes ont beaucoup de dents à l'intérieur de la bouche, quand je te dis qu'on dirait des Anglaises), son petit cul ferme et musclé ravi de cette parenthèse africaine pendant laquelle, au moins, il n'a pas été mis à contribution sur un vélo, un rameur ou dans une piscine olympique.
Ah, soirée de retrouvailles idéale, digne d'un film de merde avec Jennifer Aniston!
La joie de Poupon La Peste, d'abord, qui saut au cou de la rescapée d'Air Sénégal avec l'enthousiasme d'un végétarien pour un steak de Tofu aux algues bio.
- Tu m'as ramené quoi? Tu m'as ramené quoi?
(J'ai jamais dit que son enthousiasme n'était pas un tant soit peu intéressé)
Et puis les mangues fraîches ramenées de Dakar, les photos, le déballage des cadeaux, les bougies, les petits mots doux, les câlins interdits aux moins de dix-huit ans, la folle nuit d'amour, le sommeil réparateur dans les bras l'une de l'autre, ah putain, vraiment, on se serait cru sur le tournage d'Un amour à New York.
Et puis ce matin, le soleil qui filtre à travers les volets, le parfum du bois de la terrasse qui flotte jusqu'à nous, les petits oiseaux qui pépient dans la haie, la douce chaleur du printemps qui s'insinue sous la couette, et moi, dans un élan romantal et sentimentique qui ne me ressemble guère:
- Mmmm, mon amour, j'aime
le soleil qui filtre à travers les volets, le parfum du bois de la terrasse qui flotte jusqu'à nous, les petits oiseaux qui pépient dans la haie, la douce chaleur du printemps qui s'insinue sous la couette!
Et ma femme, avec un sourire alangui:
- Moi aussi.
Et elle ajoute, tranquillement:
- Surtout quand je viens de faire caca.
OUAISSSSS!
Ayé!
Alleluia!
Ma femme est rentrée.

  



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