Schwangerschaftsverhütungsmittel.Le mot peut faire peur. Il semble dévaler au galop de quelque lointaines collines dans le but manifeste de se jeter sur le lecteur tel un troupeau de gnous traversant la savane. En réalité, ses origines teutonnes, ses sonorités, lourdes et pesantes au début pour s’évanouir bientôt avec une grâce toute musicale, en font une véritable arme de guerre. En effet, la population mondiale s’est augmentée de 1,1% entre le premier janvier 2013 et le premier janvier 2014. Le nombre d’êtres humains vivant sur notre planète s’élevait ainsi au dimanche 19 janvier de cette année à 10h 12’et 43’’ à environ 7.188.593.961. Et les augures prévoient qu’il s’élèvera approximativement à plus de 10 milliards à la fin du siècle. Mais les projections des démographes sont-elles fiables ? Selon eux, oui. C’est mathématique ! La fécondité des femmes ne serait qu’assez peu impliquée dans l’affaire puisqu’elle aurait même diminué dans les dernières années. En fait, deux facteurs influent surtout sur la courbe de progression. Les vieux vivent plus vieux. L’espérance de vie d’un bébé japonais est actuellement de 83 ans. Si les vieux mouraient plus jeunes, l’augmentation de la population serait plus lente. La deuxième cause vient de ce que la mortalité infantile a fortement diminué. Ce qui est en soi une fort bonne chose mais présente l’inconvénient de tromper certains des démographes qui prédisaient, il y a quelques années, une véritable décroissance de l’accroissement du nombre d’êtres humains. Là encore, si les enfants mouraient plus jeunes, ils seraient moins nombreux à atteindre l’âge de procréer. C’est mathématique ! La courbe s’infléchirait-elle pour autant de manière significative ? Nombre d’experts gouvernementaux, sur la base de leur expérience en matière de chômage, seraient probablement en mesure de le prétendre sinon de l’expliquer. Sauf ceux qui sortent de Polytechnique qui, eux, peuvent tout, bien entendu. Or l’antienne est récurrente dans les milieux écologiques : la Terre pourra-t-elle nourrir toutes ces bouches ? Pourra-t-on dans un premier temps loger tout le monde ? Les géographes affirment que c’est possible. Ainsi la densité de la population en Mongolie n’est-elle que de 2 habitants par km2 quand celle de la France est de 116 habitants et celle du Bengladesh de 1087 habitants. Mais le vrai défi ne relève pas tant de la place disponible que, comme le redoutent certains écologistes, de la pression sur les ressources naturelles. Ils doutent qu’elles puissent résister à un mode de vie occidental étendu à toute la planète. Il faudra soit faire des économies soit faire moins d’enfants. Et c’est là que, une fois encore, l’Allemagne nous montre le chemin. Le taux de fécondité y est de 1,4 enfant par femme en âge de procréer alors qu’il est de 1,99 en France. La cause en est simple : schwangerschaftsverhütungsmittel ! Le mot désigne au nord du Rhin la contraception chimique. Prononcé au bon moment, il suffit à lui seul à faire fuir le plus entreprenant des spermatozoïdes. Là où les moyens contraceptifs sont soit trop chers soit absents, une bonne éducation des petites filles suffirait sans aucun doute à faire inverser la fameuse courbe. Et la Terre étant moins peuplée, elle peinerait moins à faire vivre confortablement toute sa population. Mais est-ce que le monde s’en porterait mieux pour autant ? Là, c’est une autre affaire.