Magazine Humeur

Vintage Trouble

Publié le 27 janvier 2014 par Legraoully @LeGraoullyOff

Vintage-Trouble

Samedi après midi, je suis éjecté d’une sieste courte mais réparatrice par un léger sentiment de malaise. Cette salope de conscience vient encore de frapper mon esprit et me pousse à chercher une idée de chronique pour le Graoully.

« Si tu ne fais plus rien, tes deux lecteurs assidus vont t’oublier .. »

Ni une, ni deux, je monte le son de la chaîne Hi-Fi afin de ne plus entendre ses sarcasmes.

Bercé par la douce mélopée de Motörhead, je retombe dans les bras de Morphée.

Une fois la lecture d’Aftershock, le dernier opus de la bande à Lemmy, terminé, je prends ma veste et questionne du regard mon fidèle basset-hound.

« On va faire un tour ? on trouvera bien une idée »

A cette annonce, le nabot se lève sur ses mini pattes et vient s’asseoir devant mézigue, fouettant frénétiquement l’air de sa queue.

J’ouvris la portière passager de ma Mustang et laissa grandes-zoreilles monter sur le cuir moelleux de l’auto. Nous voilà en route pour de nouvelles aventures, à la recherche d’une idée de chronique. Mais, bordel, une idée ça ne se trouve pas dans le cul d’un âne !! d’un âne, non, mais il y a peut être d’autres fondements à fouiller …et la nuit tombante est propice à ce genre de quête (pour la compréhension de cette phrase, veillez à ne pas bégayer sur le dernier mot).

Pris d’une fringale foudroyante, nous nous arrêtâmes devant le devanture d’un petit bouchon qui aurait pu être lyonnais si seulement nous étions à Lyon.

Le bouge est coquet et tranquille, avec seulement quelques tables, le patron est aux fourneaux et sa fille s’occupe du service. Cette dernière me désigne une table où mon cerbère et moi prenons place. Les bonnes odeurs de becquetance s’échappant de la cuisine continuent de m’ouvrir l’appétit. Je commande à la donzelle, un plat de quenelles de brochet accompagné d’une bouteille de Morgon. Tandis que je débutais ma tortore peinard, la petite revient pour me servir un verre de beaujolais. La robe était légère et la cuisse un peu grasse, je parle de la serveuse évidemment, pas du vin. Elle avait quelque chose d’attirant, alors pendant qu’elle me servait, je laissa ma main explorer le dessous de sa jupe. Tu me croiras ou pas, mais cette petite polissonne ne portait en guise de sous vêtement qu’un bout de ficelle plus à même d’entourer le rosbif du dimanche que le fri-fri d’une jeune fille. Elle resta planté là, légèrement courbé, les clients autour de moi faisaient semblant de ne rien voir et sans doute gênés par cette séance d’exploration intime s’affairaient à manger bruyamment et à parler plus fort pour ne pas entendre les lents soupirs de ma serveuse, car à ce moment là, c’était Ma serveuse rien qu’à moi.

Requinqué par ce délicieux repas, nous repartîmes, gros-nez et moi vers la nuit qui nous tendait les bras.

Et c’est alors, à un moment où je ne m’y attendais plus, que j’avais jeté aux oubliettes mes désirs de chroniques, c’est alors qu’en passant devant ce café concert, je fût foudroyé par un son que je pensais oublié. Où étais-je ? Cela semblait venir tantôt des années 50, tantôt 60 et 70 et pourtant c’était indéniablement moderne. Un peu comme si James Brown aurait fait l’amour avec Chuck Berry, les Lynyrd Skykyrd ou Led Zeppelin … tu parles d’une partouze !!

Nous entrâmes dans le caf’conc. Putain, c’était donc eux ce son de malade !! Ils étaient sur scène, Ty Taylor, le chanteur était debout sur les tables et toute la salle dansait dans une osmose délirante. Les filles se trémoussaient en fermant les yeux. Le reste du groupe, resté sur scène assurait un groove méchamment puissant. La section basse-batterie était connectée avec les esprits de la Motown tandis que la guitare hurlait ses riffs rock n’rollesques. Je fus sonné et repris conscience qu’une fois le show terminé … nous étions tous en sueur d’avoir trop dansé et épuisé aussi.

Le groupe se nomme Vintage Trouble, ils viennent de Californie. Ne cherches pas à les trouver dans les bacs de la fnac, tu ne les trouveras pas. Les majors françaises sont bien trop occupées à nous abrutir avec Indochine et autres Bruel pour laisser de la place pour des groupes comme les Vintage Trouble.

Mais, il te suffit de taper le nom sur YouTube pour accéder directos à l’extase. Je te conseille vivement les morceaux live, ils sont passés dans la plupart des grands show genre Jay Leno, et là tu pourras prendre acte de la puissance du groupe, de l’énergie de Ty Taylor.

Sur le chemin du retour, je roule, fourbu mais content. Je regarde mon chien qui lui est couché la tête aplatit sur des minuscules pattes.

« Finalement, la soirée fut fructueuse, non ? Qu’en penses tu ? »

« Fructueuse pour toi peut être, me répondit il. Moi je n’ai même pas eu le temps de glisser ma truffe sous la jupe de la serveuse. »

Voilà, pis c’est tout.


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