532- Hors jeu ?

Pour ma part, j’appelle cela : « le dilemme Cantona ». J’ai récemment lu un article assez instructif sur le management et sur les diverses façons de créer l’harmonie dans une équipe, qu’elle soit sportive ou professionnelle.

Très souvent, dans une équipe, vous trouverez toujours un individu brillant qui a des fulgurances créatives et qui possède des réflexes hors norme.

Quelqu’un qui va plus vite, qui obtient des résultats époustouflants, irrésistible, solaire, indispensable pour atteindre des objectifs collectifs.

Sauf que. Sauf qu’il s’avère souvent que cette personne est ingérable : caractérielle, solitaire, égocentrique, toujours en retard, râleuse et génératrice permanente de conflits.

C’est quelqu’un qui affronte sa hiérarchie de manière décomplexée et ostentatoire, un désintégrateur d’ambiance aux méthodes très personnelles. Cantona quoi !

Tout sauf un exemple ? Alors faut-il le juger sur une obligation de moyens ou sur une obligation de résultats ?

La performance d’une équipe se fait-elle au prix de son auto-destruction ? Le fait qu’une seule personne s’arroge des droits inexistants et impunis, le fait qu’il s’octroie une liberté d’action qui s’affranchit des règles communes est-il tolérable par un manager ou un entraîneur ?

Faut-il adorer le clonage raisonné des personnalités, synonyme de paix relative, ou libérer l’énergie des dangereuses et subversives brebis galeuses ?

À cette dernière question, le journaliste ayant enquêté auprès de D.R.H. chevronnés répond que, même s’il faut encourager l’atteinte des objectifs par des voies originales ou une certaine forme d’indépendance au sein des groupes, la limite à ne pas franchir se nomme : le respect.

Si la notion de respect d’autrui est piétinée, alors la recommandation est de se séparer de l’individu.

Éric Cantona s’est assagi sur sa fin de carrière, il a continué à enthousiasmer son entraîneur de club mais n’a jamais gagné de titre significatif avec son équipe nationale. Aujourd’hui, il peint, il fait l’acteur, il laisse parler l’artiste qu’il a toujours été, message d’espoir aux électrons libres…