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533- Cause toujours.

Publié le 10 février 2014 par Stiop

Bizarrerie de mon agenda, j’ai été invité à assister à une Assemblée Générale d’une entreprise lambda avec 99 % d’inconnus.

Alors les 2 seules personnes que je connaissais un peu, je m’y suis accroché tant bien que mal jusqu’à ce que l’organisatrice de cette manifestation nous informa qu’un plan de table avait été dressé, pour, dit-elle, rapprocher les personnes entre elles.

Bon, admettons. C’est à ce moment précis que j’ai fortement pensé, avec des idées et des pulsions coupables, à l’individu qui inventa le concept de « parfait inconnu ».

Nul n’est parfait, surtout les inconnus comme moi entouré de personnes qui m’ignorent avec une spontanéité déconcertante.

À ma droite, un dialogue, à ma gauche, idem, devant, sur cette table de 8 : trop loin pour capter des bribes de conversation.

Est-ce que le parfait inconnu doit également faire « bonne figure », expression que j’ai puissamment détesté en cet instant de solitude.

J’interpelle un regard : rien, je fixe un autre regard et, c’est comme si je n’étais pas là. Est-ce un hommage discret relevant fait que j’ai minci ? Et ben non, ils ne m’ont pas vu avant, et puis j’ai pris un ou deux kilos cet hiver…

La serveuse eut la bonté de signifier mon existence en me proposant de remplir mon verre de vin. J’acceptai volontiers, d’un signe de tête.

Je me sentais comme un faisan à un congrès de pintades. À un moment, un d’entre eux, plus perfide, me posa une question : « Pas trop long ? » Ah ! Il avait remarqué. Je n’avais pas fait l’effort de faire bonne figure.

Je me surpris à lui répondre : « Non, ça va, merci. » Poli, mais las, sans chercher à travestir mon ennui profond.

Comme c’est étrange : le son de ma voix. Tiens, mes cordes vocales fonctionnent encore, après deux heures de chômage technique.

L’an prochain si j’y retourne, je m’attends à ce que l’on me dise: « Tiens, revoilà le gars qui ne parle jamais. » Je parle aux inconnus, moi ?

En off, je lui rétorquerai : « Et ouais ducon, si tu ne m’avais pas zappé toute la soirée ». En politiquement correct, je lui dirai : « Ah, cher ami, quel plaisir de vous revoir, serons-nous à la même table ? » Pourvu que non !

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