Magazine Journal intime

Le Tsar et la poupée ukrainienne.

Publié le 01 mars 2014 par Cuicuinrv
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Salut les amies, bonjour les potes.
Vous savez quoi ? Taulier d'un blog confidentiel, j'ai eu la soudaine envie de me la jouer à la Bernard-Henri Lévy, c'est à dire de me mettre dans la peau d'un géopoliticien particulièrement ringard, doublé d'un cuistre assumé, et de causer avec une arrogance de bon aloi des affaires du monde devant un auditoire médusé par la couleur étincelante et immaculée de ma chemise.
Il ne manquera plus qu'à être invité sur tous les plateaux du PAF. Mais ceci n'est pas pour demain, me semble t-il !

J'ai le droit, non ? Faudrait pas m'enlever cette petite joie qui se borne à imaginer que je suis quelqu'un d'important, sacrebleu ! Je suis quand même blogueur autoproclamé, bande de nazes jaloux !
Bon. J'arrête mes jérémiades.
En ces moments de crise internationale, je suis subjugué, et le mot me parait faible par le niveau lamentable et la faiblesse catastrophique des analyses géostratégiques des journalistes et des médias en général.
De cette époque où l'histoire est considérée comme le parent pauvre de l'enseignement scolaire, on observe avec douleur combien le citoyen lambda analyse de la même manière l'intrusion de la Russie dans les affaires ukrainiennes qu'il décode'une téléréalité débile où il faut taper 1 pour conserver l'héroïne ou taper 2 pour tondre le bellâtre de service.
Désormais, il est de bon ton, lors d'un conflit, de prendre partie et de passionner le débat. En fonction de nos sympathies, le beau contre le moche, le bon contre le méchant, le gentil peuple contre les corrompus, le tyran alpha contre le tyran oméga, le petit contre le gros, etc, etc. Les médias font d'ailleurs tout pour accentuer cette vision sommaire et caricaturale pour nous aiguiller dans le sens qui convient à l'oligarchie et au politiquement correct.

Personne ne parle de l'histoire des pays, de leurs craintes, des constantes politiques et des menaces qui les guettent, des raisons d'état qui motivent l'unité de leur pays. Bref, toute doctrine immuable propre au pays, qu'importe le dirigeant au pouvoir. Ainsi la doctrine militaire gaulliste de la défense française est restée, reste et restera constante, quelque soit le président.
Pour la Russie, il parait évident, que Poutine ou pas Poutine, le passage de l'Ukraine dans le camp occidental est inadmissible. Historiquement impossible. Militairement épouvantablement dangereux.
Je n'aime guère Poutine mais il n'est que l'incarnation d'une nation impériale et impérialiste. Le portevoix d'une certaine conception de l'unité de la Russie et ça, l'Occident qui a joui bruyamment lors de l'explosion de l'URSS, n'y pourra rien pour des raisons géostratégiques.
De même, la Crimée avec son port militaire de Sébastopol et son accès à la Mer noire et donc à la Méditerranée est une position stratégique vitale pour une puissance mondiale.
Imaginez que les fusées russes soient pointées de Cuba (comme en 1964) sur les USA, ou de la frontière du Mexique ? Vous croyez que les États Unis vont laisser faire et tolérer l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN ? Non mais allo, quoi ! (©)
Bien entendu, une partie du peuple ukrainien a manifesté contre les élites russophiles particulièrement corrompues, imaginant que l'Europe est le Saint Graal. J'imagine leur déception, mais de tout temps être Polonais ou Ukrainien, peuples écartelés depuis toujours entre la Russie impériale (communiste ou tsariste) et l'Occident est une fatalité qu'ils auront du mal à vaincre.
Et ce n'est certes pas l'Allemagne bedonnante de la ventripotente Angela Merkel qui pourra les aider car ce pays n'est qu'un colosse aux pieds d'argile. Un nain militaire, obligé de coucher pour que Gazprom ne lui coupe pas le gaz et une population vieillissante terrorisée par la vue d'un char russe.

Vladimir Poutine est devenu l’ennemi public numéro 1 de ce brave Occident où il fait si bon vivre. Cette vision simpliste sur la personnalité d'un seul individu est historiquement stupide : l'empire russe, dirigé par n'importe quel hiérarque ne peut se permettre de laisser piétiner son pré carré, ses marches par des adversaires mal intentionnés.
Et puis c'est tout !
Parce que la politique étrangère, au delà des passions qu'elle génère, réclame lucidité, objectivité, réalisme et un certain cynisme. Les médias l'oubliant trop souvent, ne pensant qu'à manipuler l'opinion en l'excitant  pour mieux faire passer ses crédos idéologiques.
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J'espère que vous voudrez bien excuser le pédantisme dont j'ai fait preuve dans ce texte. Cependant, je prétends me placer comme le Bernard-Henri Lévy du 9-3, penseur d'opérette, semi clochard au crâne rasé, aux ongles en deuil et à la chemise crasseuse...
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