Magazine Journal intime

Sortir du tabou de l’alcoolisme au féminin

Publié le 16 mars 2014 par Madameparle

Verres

J’éteins ma télé.

J’ai mal au bide.

Je me suis trouvée un peu par hasard devant un reportage sur l’alcoolisme au féminin. Pendant un an ils ont suivi notamment deux femmes entre guérison et rechutes. La vie c’est pas un téléfilm avec une happy end. A la fin ils ne sont pas tous beaux et en pleine santé. Chloé l’une d’elle a fait une cure. Elle a retrouvé le goût à la vie, la joie de rire, de penser, la liberté. Puis au bout de deux mois d’hospitalisation elle sort. Sa première soirée elle la passe au café. Un verre de bourgogne. Juste un. Elle le sait et le croit elle sera plus forte que ce vin. Puis un autre pour être sûre de maitriser et encore un pour rien, puis plusieurs par oubli. Elle a replongé. Vaincue.

J’ai été touchée en plein coeur par cette jeune femme. Bouleversée par cette impudeur. Otez de mes yeux cette déchéance. Cachez moi cette douleur qui me saisie et ne m’appartient pas.

Et puis non.

Révélons là. Crions haut et fort que l’alcool tue, possède, anéanti des vies.

Si on s’abandonne à l’ivresse quotidiennement, régulièrement, on peut s’y perdre.

Les femmes boivent de plus en plus. L’égalité ca peut aussi être ça. Elles sortent plus, gagnent autant d’argent ou presque et profitent elles aussi de l’alcool mondain, de l’alcool festif. Et puis il y a ces femmes, seules, isolées, avec de rudes vies à porter. travailler pour élever sa famille, vivre au coté d’un homme violent, être enfermée dans un quotidien pesant. Boire pour oublier, s’alléger, supporter. s’anesthésier.

La France pays du bon vin, une culture, une religion où même le christ a de l’alcool qui coule dans ses veines. Certaines ne sombreront jamais et resteront dans une relation bienveillante et aimante avec la boisson. puis d’autres de verres en verres, subrepticement insidieusement, ne feront plus qu’une avec cette drogue en vente libre.

A qui la faute?

Impossible à dire. Mais le sujet est tabou. Les femmes quand elles dérapent boivent seules. Difficile de les aider. Difficile de se l’avouer.

Et puis en même temps quand la vie est dure, comment s’en échapper? Comment ne pas ressentir la douleur de l’impuissance, le poids du labeur, la  solitude parmi tant d’autres. Nous avons tous dans notre entourage des hommes que nous savons alcooliques. Mais combien avons nous de femmes dépendantes?

L’alcoolisme est une maladie.

S’en sortir seul n’est quasi pas possible, il faut se faire aider, s’accrocher, être entouré. Il faut tomber une fois dix fois et toujours se relever. Accumuler des échecs pour gagner des petites victoires. S’éloigner de l’alcoolisme ça nécessite de changer de vie, de repère, d’entourage…

Et puis surtout c’est dire haut et fort que oui c’est une addiction, une maladie. Qu’il n’y a pas de honte à être malade. Ouvrons les yeux sur ces gens qui nous entourent. Osons leur parler et leur tendre des mains pour les tirer, des bras pour les câliner et des oreilles pour les écouter.

On meurt de l’alcoolisme à petit feu.

Ce soir je n’ai que mon clavier pour crier alors je m’en sers.

L’alcoolisme au féminin ne doit plus être un tabou !

 


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