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Le printemps

Publié le 27 mars 2014 par Headless

Il semblerait que Falaises reçoivent un très bon accueil si j'en juge les premières réactions. C'est très bon signe pour la suite.

Je vous livre ici ces premières critiques.

Celle de David Fournol pour commencer :

"

Cette bande dessinée s'ouvre sur une très belle et très touchante préface d'Olivier Adam, écrivain dont le livre, à servi d'adaptation aux deux auteurs que sont Loïc Dauvillier et Thibault Balahy. Cette préface, traite de l’interprétation et de l'appropriation personnelle (qui est le principe même de l'adaptation) de ces deux auteurs sur le texte d’Olivier Adam, mais aborde aussi la restitution de certains des sentiments ressentis lors de l’écriture de son propre roman. Autant dire que d’après son auteur, c'est une donc très belle réinterprétation de l'œuvre originelle et effectivement, pour tous ce qui auraient eut l'occasion de lire ce roman paru en 2005 aux éditions de l'olivier, la bande dessinée de Loïc Dauvillier et Thibault Balahy est absolument parfaite, étonnement fidèle aux images uniques que chacun peut se créer à la lecture d'un livre. L'adaptation est au cœur du travail du scénariste Loïc Dauvillier. Le tour du monde en quatre vingt jours et Oliver Twist chez Delcourt, le portrait aux éditions Carabas, l'attentat aux éditions Glenat et à chaque fois un véritable regard sur ce travail si particulier qu'est l'adaptation. Le livre d'Olivier Adam lui permet donc de s'essayer encore à cet exercice de style et lui donne en plus l'occasion d'aborder à nouveau certains de ses thèmes de prédilection préférés: la famille, l'enfance et la complexité des sentiments. Servis par le très beau dessin de Thibault Balahy, une narration originale, un découpage subtil qui joue beaucoup sur la temporalité, une absence de cases qui donne une véritable fluidité au récit et l'utilisation de grands textes narratifs extraits du roman pour démarrer un nouveau chapitre ou soutenir une série de dessins, "falaises" s'impose d'emblée comme un des plus beaux livres de l'année. Mélancolie, tristesse, peine, incapacité à pouvoir influer sur le cours de sa vie, douleur, deuil, solitude et renaissance pour un livre coup de poing, absolument bouleversant. Un très grand livre.

Olivier a une dizaine d'années quand il va chercher avec son père et son grand frère, Antoine, sa mère, qui a séjourné six mois dans un hôpital psychiatrique. Six mois, c'est très long, pour un adulte et encore plus pour un petit garçon. Le bonheur des retrouvailles, des vacances, la joie de la revoir, de rire à nouveau, d'aller à la plage, de recommencer une vie de famille ne seront que de courte durée. Une nuit, alors que tout le monde dort, sa mère se lève, sort de la maison et se rend sur la falaise d'Étretat pour se donner la mort. Ce suicide est bien évidemment une brisure dans la vie de l'enfant, un choc, un drame qui va avoir une incidence telle, que toute sa vie future en sera à jamais transformée. Cette mort va bloquer sa mémoire, lui faire oublier, effacer tout ce qui s’était passé avant et l'obliger à se tourner vers un avenir qu'il va falloir maintenant construire.

Le jour de l’enterrement, Olivier aurait pu pleurer, hurler, crier, être triste. Mais rien de tout ça ne lui sera autorisé, car son frère, pris d'un malaise, va s'effondrer au beau milieu de l'église. Emmené d'urgence à l’hôpital, Olivier restera seul, seul face à ses oncles, tantes et cousins, alors que son père restera au chevet d'Antoine malade, dans le coma. Pas un son ne sortira plus de la bouche de son frère pendant des années. Le soir, toujours abandonné, c'est une immense maison vide de toute vie, au silence oppressant qui va l’accueillir. Comment faire face à cette solitude, à ce chagrin ? Vers qui se tourner ? Vers qui trouver refuge et réconfort ?
La vie d'Olivier va continuer, bien obligé. Son frère reviendra à la maison au bout d'un certain temps. Leurs relations redeviendront proches mais jamais démonstratives. Celles avec son père quand à elles, sombreront petit à petit dans la violence et indifférence, Olivier se surprenant même certains jours à vouloir sa mort. Olivier va se construire, seul encore une fois, grandir, apprendre à décider par lui-même, partir, découvrir des gens et des lieux différents qui l'entraîneront sur tout un tas de chemins, certains merveilleux, certains dangereux. Il lui faudra beaucoup de temps et d’expérience pour comprendre et connaitre les choses qui font de lui ce qu'il est, appréhender ce qui fait son essentiel, ce qui va lui donner envie de continuer malgré la douleur, la peur, la lassitude et l'incertitude. Et vie jalonnée de différentes épreuves, violentes et injustes, incompréhensibles et dures, mais qui lui ont permis de trouver sa voie. L’écriture d'Olivier Adam est magnifique, que ce soit dans ses romans pour la jeunesse (la plus part aux éditions l’école des loisirs) ou pour les adultes, l'adaptation de Loïc Dauvillier est parfaite et le dessin de Thibault Balahy incroyable. Difficile d'en demander plus"  David Fournol

Et le coup de coeur de la librairie Momie Metz :

"Nouveauté et coup de coeur : Falaises de Balahy et Dauvillier d'après Olivier Adam chez Olivius
Rien à raconter. Pas racontable. Le dessin tracé sur un coin de table, une pauv'table de bistrot pas stable et qui bringuebale, les ombres plaqu...ées, jetées à l'arrache, ...un sentiment d'intimité dépouillé de tout grimage pour aller à l'essentiel : cette gifle qui vous claque à la gueule et précède le malaise où vous perdez connaissance et disparaissez en vous-même.
Il fallait bien ça, tout ça et si peu, c'est à dire justement ça pour hausser le ton intimement, se libérer, comme sait le faire Olivier Adam. Rien n'est raconté mais tout est dit. A vous de voir... les falaises de l'inconscient sont des remparts vertigineux.
Littéralement conseillé."

MERCI A EUX



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