Il existe des formules magiques en politique, de celles qui servent aux gouvernements de tous bords.
Exemples. Pour saluer le travail accompli par un ministre démissionnaire, même s’il a été balayé par de très mauvais scores aux élections, les commentateurs diront de lui : « Oui mais : c’est un homme d’État. » Ça tombe de haut, le silence se fait, rompez.
Personne ne sait réellement ce que cela signifie mais ça doit être sacrément important d’être un homme d’État. J’attends quelques jours pour que certains disent de Jean-Marc Ayrault, que certes, il a pris une fameuse raclée, mais : c’est un homme d’État. Un homme d’État dans tous ses états ?
Ah, certes, ce n’était ni un dictateur, ni un anarchiste, ni un monarque absolu, alors, on dit de lui que c’est un homme d’État. Et on n’a rien appris de spécifique.
La formule magique qui émerge également après chaque remaniement, c’est celle consistant à annoncer que le prochain gouvernement, sera, je cite, « resserré ». Et l’on ajoute mécaniquement dans la foulée que ce sera un gouvernement « de combat », le tout avec une mâchoire serrée, comme si on annonçait l’entrée en guerre.
Les prédécesseurs de ce nouveau commando politique en rang serré apprécieront de constater qu’ils agissaient en ordre dispersé et qu’ils prenaient les problématiques à la cool…
Jusqu’à quand va-t-on user jusqu’à l’écœurement ces métaphores qui ne donnent aucune information valable ? Jusqu’à ce que les électeurs se détournent définitivement du système démocratique ?
Mais je constate toutefois une évolution significative vis-à-vis ce qui s’est produit aujourd’hui, en comparant cet événement à ceux qui se sont produits de manière identique dans la 5ème République.
En effet, habituellement, les plus hautes responsabilités sont confiées aux énarques, aux normaliens, à une élite d’Intellectuels, alors que là, c’est pour un Manuel…