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Santo subito

Publié le 28 avril 2014 par Legraoully @LeGraoullyOff

Ce dimanche on a béatifié deux papes. Autant dire que tout le monde peut entrer dans le cercle des saints. C’est pourquoi j’ai quelques prénoms à glisser à l’oreille de François surtout que celui-ci est parait-il un fana de football.

Ils s’appellent Diafra,Romain,Kévin ou encore Johann ou Ahmed. Une bande de petits jeunes pour beaucoup formés à Metz, bien entourés de quelques tauliers dont certains déjà passés par ici.Une bande de mecs qui samedi soir ont emmené dans leur sillage des milliers de messins bienheureux au paradis de la Ligue 1. 6 longues années , 6 satanées saisons durant, les supporters grenats auront traîné leurs spleen dans quelques enfers comme Carquefou , Luzenac , Le Poiré sur Vie ou même Istres, Bastia et Avignon. Seul le retour en ligue 2 la saison dernière a pu sortir briêvement les inconditionnels du FC Metz de leur torpeur.

La joie des supporters samedi soir place d'armes

La joie des supporters samedi soir place d’armes

Mais cette montée, ce retour en ligue 1 est d’un tout autre ordre. Vous dire pour faire du sensationnel que c’est une immense surprise et un exploit serait exagéré. Avec l’un des plus gros budget de la division, avec la dynamique de l’accession, avec un noyau performant à l’étage inférieur, avec un recrutement intelligent et bien ciblé, avec son public ,il était évident que ce FC Metz là jouerait plus que le maintien en ligue 2. Et je soupçonne fortement les dirigeants de n’avoir jamais vraiment joué que le maintien mais qu’échaudés par les échecs de 2009 et 2010 il ne fallait surtout pas le clamer trop haut. Carasso, Rocchi, Marchal, Choplin, Lejeune, Fauvergue puis  Eduardo en janvier 2014, voilà que plus de la moitié de l’équipe type a déjà une expérience de la Ligue 1 (on peut y ajouter Inez bien qu’il ait été souvent sur le banc).Ajoutez-y le talent de la jeunesse messine symbolisé à merveille par Sakho et ses 19 buts déjà en ligue 2 ou encore Métanire et N’Gbakoto auteur de 12 buts, lui, cette saison et vous aurez la formule magique pour retrouver la ligue 1, celle que le père Bijotat , aussi magicien qu’un supporter messin puisse être nançoiphile, avait oubliée quelque part au gré de ses limogeages passés.

Autre homme fort de ce FC Metz , son entraineur. Je vous mentirai si je vous disais que j’ai été ravi de le voir revenir à l’aube de la saison 2012-2013. Echaudé par de nombreux retours catastrophiques (Rodriguez,Jestrovic,Muller…) je n’avais pas très envie que l’on confie une saison cruciale pour l’avenir du club aux mains d’un technicien, fut-il un coeur grenat, qui jadis avait raté ses débuts d’entraineur à Metz et étant en partie responsable de la première descente en ligue 2 des messins après 35 saisons de présence dans l’élite.

Mais heureusement, Albert Cartier a très vite fait taire mes inquiétudes. En créant un groupe tout en instaurant une discipline de fer. Ce n’est pas un secret ni une surprise, il y a parfois eu des écarts de conduite et à chaque fois ils ont été sanctionnés tout en conservant le secret du vestiaire. Une discipline admise et comprise de tous. Cartier, obligé aussi par la situation financière du club, a également faciliter l’émergence des jeunes pousses du centre de formation. Un Sakho dont Bijotat ne savait que faire est devenu le meilleur buteur messin aussi bien en National (19 buts) qu’en Ligue 2. N’Gbakoto a explosé de même que Métanire .  A de rares exceptions près, les recrues ont toutes été un vrai plus pour l’équipe et certains joueurs semblent en avoir encore sous la pédale ; ainsi l’argentin Guido Milan a-t-il peu à peu gagné du temps de jeu en se montrant de plus en plus indispensable au sein de la défense centrale messine. Kevin Lejeune, ancien espoir du football français qui s’était fait discret a  retrouvé progressivement de son allant , devenant l’actuel deuxième meilleur passeur du championnat (10 passes décisives). Grand artisan du renouveau messin le milieu défensif Ahmed Kashi dont on se demande comment Chateauroux a pu lui préferer le médiocre Guerriéro et le laisser partir pour rien ; le franco-algérien de 25 ans est monstrueux , faisant parfois penser , par son gabarit et son omniprésence sur le terrain à un certain Danny Boffin.

On citera également Grégory Proment , revenu pour une saison de National donner un coup de main à son équipe formatrice ; important sur le terrain mais plus encore dans les vestiaires, le Capitaine aura su mener la barque grenat à bon port tout en aidant à instaurer une mentalité nouvelle au collectif .

Bon point aussi pour la direction du FC Metz ; fort justement décriée pour ses erreurs qui ont conduit à une relégation tristement historique en 3ème division, elle a su se remettre en cause et se servir de cet épisode malheureux pour remettre son fonctionnement à plat ; exit ou planqués les inutiles Razurel ou Muller , place à du sang neuf avec Jeunechamp ou l’expériementé D’Onofrio. Avec un projet moins tape à l’oeil que le défunt Projet Grenat 2010 mais autrement plus sérieux : mise en place d’un club satellite en 2ème division belge ( Seraing qui rappelera aux supporters une ancienne gloire maison, Isaïas arrivé à Metz de ce club en 1995), ouverture de l’académie Génération foot , accord imminent avec River plate, partenariat avec la Chine ou le Québec . Metz n’a pas les moyens de certains clubs français mais il a des idées. Et des meilleures que de faire venir Ouadah, Guerriero ou Bijotat.

Enfin, il convient de saluer comme il se doit le public messin ; avec 18545 spectateurs contre Cherbourg , le club a détenu jusqu’à un Strasbourg-Colmar cette année le record de la meilleure affluence du National. Le club détient toujours celui de la meilleure affluence sur une saison complête dans cette division avec 8665 spectateurs, record que ne semble pas en mesure de lui contester un Racing de Strasbourg agonisant cette saison (actuellement 8146 de moyenne). Cette saison la moyenne approche les 13000, chiffres qui devrait être pulvérisé après les deux prochains matchs à domicile qui se joueront sans doute devant une affluence supérieure à 20000 spectateurs.

Des supporters qui vont regoûter aux joies du haut niveau et qui le méritent bien. J’en profite juste pour rappeler à ceux qui disent  » l’an prochain on va pouvoir voir le PSG ou l’OM  » qu’on vient à Saint Symphorien avant tout pour voir les grenats. Ici c’est Metz non ?


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