Savez-vous qu’un jour, après avoir fini d’écrire un livre dont vous ne seriez pas le héros, Gustave Borjay pourrait bassement céder à la pression populaire qui s'est jusqu'ici émoussée depuis de longues années en pure perte contre sa volonté toute-puissante ? Savez-vous qu'il pourrait, dans un retournement spectaculaire dont seul un scénariste comme lui peut ménager l'effet, s'atteler à un livre dont vous seriez enfin le héros ?
Plaçons-nous dans cette perspective troublante. Comment cela se passerait-il alors ? Peut-être créerait-il une figure de héros vivant dans notre temps, tout d’abord, puis rempli d’indécision et de contradiction au point qu’il serait incapable de faire un vrai choix d’homme. Peut-être même l'Ecrivain irait-il jusqu’à concocter une fin en forme d’impasse, tel un bilan dans la plus pure lignée des romans flaubertiens ?
Ce héros pathétique serait typiquement le genre de personne qui détesterait voir ses propres limites faire le sujet de tout un livre. Même si, à bien y réfléchir, il ne s'en rendrait proablement pas compte.
En fin de compte, ce serait quelqu'un qui vous ressemble beaucoup.
C’est sans doute la meilleure des raisons pour Gustave Borjay,
Qui vous salue.
« Quelle déception, je ne me suis vraiment pas reconnu
dans ce livre dont je suis le héros ! Il faudrait que je sois
quelqu'un de bien médiocre, AH AH ah ah… »