Ce mois de mai 2014 me tape gravement sur le système.
Je n'ai jamais vécu de printemps aussi léthargique de ma vie. Pas une trace de rébellion, pas une once de violence, pas la moindre ombre de révolte contre le pouvoir établi. Simplement la rétention fataliste d'une sourde haine contre tout ce qui peut représenter l'autorité ou le pouvoir.
L'impuissance d'un peuple endormi comptant méticuleusement ses RTT pour fuir une réalité qui lui colle à la peau. Une démission, une fuite, un besoin de ne pas voir des lendemains qui réclameront, question de vie ou de mort, une décision définitive : résister ou mourir à petit feu.Pendant qu'on se coltine le spectacle débilitant d'un festival de Cannes où les élites médiatiques jouissent comme des porcs devant des spectateurs décérébrés et extatiques, pendant que dans certains milieux, l'argent comme le champagne coulent à flot,pendant que tous les vices de la finance mondiale repartent de plus belle avec encore plus de force qu'avant la crise des "subprimes",on s'aperçoit avec consternation que les politiques ne pèsent plus rien vis à vis des marchés. Que l'Europe est devenue un sinistre camp de rétention où la seule règle immuable est son dogme économique carcéral, dictatorial, infranchissable sous peine d'une descente aux enfers.Chaque femme ou homme politique élu est désormais condamné à se renier sous peine de disqualifier totalement son pays.Un deal forcé est conclu d'entrée : soit vous vous couchez et pratiquez NOTRE politique d'austérité, soit vous résistez et vous subissez le destin de la Grèce jusqu'à votre capitulation car vos peuples, de par leur habitude de confort et de leurs besoins, ne supporteront jamais des sacrifices et seront par conséquent incapables de résister à une crise financière violente.Les acteurs du marché jouent avec le feu car ils savent qu'ils favorisent ainsi l'émergence des partis d'extrême droite mais ils n'ignorent pas aussi que les partis nationalistes les rejoindront toujours, l'histoire en faisant foi.
François Hollande a dû se soumettre à ce diktat sous peine de se voir éjecté comme un vulgaire Berlusconi ou de subir une crise sociale interne provoquée par les gardiens germano-anglo-saxons du temple libéral.Le choix était simple : l'impopularité ou la semi-banqueroute provoquée par les marchés. Il a choisi.
La situation est tellement dramatique dans cette funeste Europe sans dessein, où tout s'achète et tout se vend que même un élu n'est pas certain de garder sa place contre la puissance de l'argent et d'une propagande inouïe.
Aussi, chères camarades, chers amis, j'ai solennellement décidé...
J'ai décidé devant vous, de mettre fin à mes jours.
À mon rythme.Les larmes dans les yeux, je vous remercie toutes et tous de votre assiduité, de vos témoignages et commentaires...
Pour parfaire notre communion en ces heures tragiques, je vous décris à l'aide d'un dessin précis les modalités d'une fin qui pourra être longue et cruelle mais digne d'un Corse dur au mal et à la souffrance.Je vous aime tous !Salut GB ! On pense toujours à toi. ;)