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La mère cet homme ordinaire

Publié le 21 mai 2014 par Madameparle

balaiLa fête des mères c’est dimanche. l’occasion de célébrer ces femmes admirables qui ont donné la vie. Je vois de ci de là des écrits mettant en avant le travail magnifique que nous les femmes faisons avec nos enfants. Que si nous transformions une maman en fiche métier les compétences exigées seraient infiniment longues. Que vous les hommes vous devez nous être infiniment reconnaissants pour toutes ces choses là. Tu la vois l’ironie là?

A l’heure où nous prônons l’égalité des genres, il faudrait peut être arrêter  de demander des lauriers pour des actes somme toute ordinaires. Je ne dévalorise en aucun cas notre quotidien, mais je me rends compte combien nous sommes capables d’évincer les hommes dans les premiers mois de vie d’un bébé. C’est la nature sans doute, l’instinct animal qui nous pousse à être tout, pour ce petit être porté pendant 9 mois. Et la bulle de douceur peut aussi vite éclater et piquer les yeux. Les hommes, ces géniteurs relégués au second plan tentent bien souvent de trouver leur place, patauds, se débattant avec leur propre image paternelle. Puis les mois passent et cette habitude de toute puissance inconsciente perdurent et nous encombrent. Alors nous nous débattons tout en essayant de porter notre quotidien. Les courses, l’entretien de la maison, la gestion de l’intendance, les rendez-vous à prendre et autre 19-20 à gérer…

Nous nous sacrifions, empruntes de notre image parentale. Nous accumulons de la fatigue et de la rancoeur qui peut nous péter à la gueule sans crier gare.

Je les rencontre souvent ces femmes, cernées, fringuées à la va-vite en fin de bulle envisageant la reprise du travail. Bien souvent elles me parlent de leurs projet d’organisation, bien sur pas toutes, et je n’entends pas souvent parler du père. Il n’est pas inclus dans le plan du matin ou du soir. J’entends des mères qui se préparent à courir, quitter leur travail en début d’aprem’ (17h30), exténuées à l’avance. Et quand je demande ce que fait le papa de cet enfant, elles me répondent « le pauvre il a du travail », ou encore « il a besoin de se reposer ». Ah Bon??? mais vous alors? Et là en deux secondes trente je les coince. Bien sûr qu’elles sont aussi HS, qu’elles en ont marre de courir, de frôler les murs au travail… Mais c’est comme ça.

Pourquoi? Au nom de ce que l’on a toujours connu? Un père harassé de travail, ne se résolvant qu’à faire cuire des pâtes qu’en cas de force majeure, lui même élevé par un homme courageux et vaillant, partant chasser de nombreux jours, pendant que femme fait à manger. Voyez vous ça c’est fini. Les années ont passé. Nous avons le droit de vouloir être reconnue dans notre travail, de rentrer et de ne pas se soucier du repas du soir, du rendez-vous chez le pédiatre. Pas tous les jours bien sûr.

Pour moi l’égalité des sexes, des salaires elle commence à la maison. Laissons un peu plus de place aux hommes, imposons leur nos besoins, arrêtons le sacrifice pour racheter ces premiers mois, c’est quand même pas notre faute si on porte les bébés! Notre corps porte suffisamment de stigmates comme ça pour qu’on s’en rajoute des années durant.

La fête des mères c’est non pas demander des remerciements pour tous ces sacrifices mais ça pourrait être l’occasion de réaliser combien cette mascarade a assez duré et qu’il nous appartient de changer!


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