Magazine Journal intime

Souffrir dans un autre corps que le sien

Publié le 27 mai 2014 par Madameparle

mon fils

Ce week end j’ai eu peur. Mon fils de 7 ans a eu un syndrome grippal rien de foufou finalement mais il a plafonné à 40. Il était fatigué, les yeux brillants, gêné par la lumière, la tête prête à éclater… Le doliprane n’y faisait rien.  On oublie combien quand ces petits êtres ne vont pas bien la terre s’arrête de tourner.

J’ai humidifié des gants encore et encore, je l’ai bercé, câliné, réconforté.

Maintenant qu’il est grand il a un peu moins cette innocence qui fait traverser les évènements avec légèreté et inconscience. Il ressent les choses, les exprime, s’en inquiète. Dimanche soir, je ne sais trop pour quelle raison il a en plus saigné du nez. Il a eu peur. Ce rouge sur ce lavabo blanc immaculé. Mon mari m’a aussi vite appelé à la rescousse et s’est empressé d’aller sur internet pour se rassurer.. ou pas.

J’ai pris sur moi, oublié mes craintes et trouvé des arguments rassurants. Le sang a vite arrêté de couler. Il a gardé encore quelques instants cette peur, point d’orgue à ce week end. Puis s’est endormi serein.

Tout est redevenu calme.

Et moi après cette tempête je me suis retrouvée face à moi même. Mes angoisses, pleine des émotions de chacun. Alors que la maison était endormie j’ai eu peur. Et si… Et si…

Je suis allée le voir dormir paisiblement, écouter sa respiration, toucher son front, caresser ses cheveux pleins de sueurs. Je lui ai remis sa couette, en ai fait de même avec sa soeur.

Mon Dieu que c’est dur certains jours d’avoir des enfants. Souffrir dans un autre corps que le sien. Panser des douleurs inconnues, ou réveillées de notre passé mais qui ne sont pas tout à fait les mêmes. Cette furieuse envie de prendre ce mal pour soulager ce petit Etre. Ce poids de la responsabilité, le souvenir de ce jour où on lui a donné la vie. Alors quand ce petit d’homme souffre c’est dans ma chaire, mon âme que j’ai mal.

Et puis le lendemain.

Quand la fièvre est tombée, que le corps a repris ses droits, la vie s’allège. Tout parait plus beau, plus simple et c’est dans ces moments là que j’apprécie mon bonheur.

Une pensée à tous ceux qui souffrent des jours durant sans en voir la fin…


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