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Purgatoire des innocents de Karine Giebel

Publié le 09 juillet 2014 par Aniouchka
Purgatoire des innocents de Karine Giebel
Vous vous souvenez peut-être à quel point j’avais adoré le caractère oppressant (pour ne pas dire carrément flippant !) de Juste une ombre. Lorsque je l’ai rencontrée au dernier Saint-Maur en Poche, Karine Giebel m’avait prévenue que Purgatoire des innocents était tout à fait différent. Différent, certes, mais toujours aussi puissant, talentueux et addictif, cela ne fait aucun doute. 
Quand braquage rime avec naufrage  Après un braquage qui a mal tourné, Raphaël et ses complices se barricadent dans une maison perdue dans la campagne dont ils ont pris en otage la propriétaire, Sandra, le temps que l’un d’eux se remette de ses blessures. Mais c’est plutôt aux portes de l’enfer qu’ils semblent s’être aventurés, et bientôt les bourreaux deviennent les victimes…
Lecteur, préparez-vous à voir vos nerfs mis à rude épreuve ! Dans ce huis clos machiavélique, à mi-chemin entre Misery de Stephen King et Des nœuds d’acier de Sandrine Collette, on nage en plein thriller psychologique. Atmosphère oppressante, personnages tantôt attachants, tantôt cruels, tout y est, et le mélange est détonnant.
Mais là où réside le génie de Karine Giebel, c’est dans l’inversion permanente des rapports de force entre les protagonistes, qui s’échangent tour à tour les rôles de bourreau et de victime. L’auteur excelle dans la mise en scène de personnages à l’esprit détraqué : le suspense est intense et on ne sait plus où donner de la tête !
Côté style, les mots sont parfaitement choisis et tombent comme des couperets pour décrire avec un réalisme impitoyable les scènes les plus insoutenables. L’alternance des points de vue nous fait entrer dans la tête de chacun des personnages, histoire d’être certain de connaître leurs désirs les plus sombres.
Bref, j’ai aimé, j’ai adoré Purgatoire des innocents, qui devrait ravir ceux qui, comme moi, se délectent de thrillers psychologiques un peu trash sur les bords.
Purgatoire des innocents de Karine Giebel, Pocket, 2014, 635 pages

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