Culminant à près de 400m (le col d’Arry affichant 386m au compteur) , les côtes d’Arry sont un lieu de balades pour les amoureux de nature. Offrant un panorama sur la vallée de la Moselle , le Rupt de Mad mais aussi sur la vallée de la Seille elles abritent également des pelouses calcaires dont la visite vaut le détour en toute saison.
En hiver, la légère altitude et la météo lorraine font que bien souvent les sommets se retrouvent noyés dans un brouillard givrant qui crée des paysages fantastiques. Il n’est pas rare que la neige s’invite ici quand elle est absente dans la vallée . Mais dès le printemps, les pelouses calcaires deviennent un spectacle haut en couleurs, avec une faune et une flore riches qu’on ne se lasse pas de découvrir.
Les pelouses calcaires se forment , comme leur nom l’indique , sur un sol calcaire, sec, exposé au sud. C’est un agro-écosystème, c’est à dire qu’il s’agit d’un écosystème qui a été façonné par l’homme par le biais de l’exploitation agricole de l’espace. Les pelouses calcaires ont été crées puis sont maintenues actuellement grâce aux pâturages ovins.
Longtemps exploitées par une carrière dont la marque la plus impressionnante reste ces falaises qu’on retrouve sur le haut du site, les pelouses d’Arry ont aussi un passé militaire dont il subsiste quelques traces comme « le solitaire » blockhaus se dressant en surplomb de la dépression de la carrière. Ce n’est que depuis l’arrêt de la carrière en 1989 que la richesse de l’endroit a été prise en considération pour aboutir à une restauration paysagère et un classement du site en espace protégé. Le conservatoire des sites lorrains a ainsi aménagé un parcours de découverte d’1,5 km (qui mériterait d’être plus pédagogique et mieux balisé) au départ du parking que vous pouvez rejoindre depuis la route reliant Lorry-Mardigny à Arry (suivre indication Pelouses calcaires).
Parmi les plantes, la première à fleurir est l’hellébore fétide, plante commune (et toxique !) et non spécifique à l’endroit et qu’on retrouve en grand nombre sur les pentes d’Arry. Elle fleurit de janvier à avril . Le printemps voit éclore les violettes hérissées , les becs de grue,les primevères, le mal nommé dompte-venin qui est toxique, la pimprenelle et les premières orchidées arrivent en avril avec l’Ophrys mouche .
En mai l’une des plus spectaculaire orchidée d’Arry fait son apparition : pouvant atteindre les 60cm l’orchis moucheron est notamment très présente à l’extremité ouest du site. Le bleuet apporte sa coloration spécifique au décor tout comme les grosses campanules à feuilles rondes. Plus discrète, l’épipactis rouge sombre se mérite. ‘est aussi l’époque où les cornouillers sont en fleurs et où l’oeillet des chartreux , qui fleurira jusqu’à la fin de l’été apporte sa touche fuchsia.
En juin , c’est l’oursin à tête ronde qui fait le beau du haut de ses 2m ! Le cirsé laineux, avec jusqu’à 1m50 essaye bien de lui faire de l’ombre….Liserons, campanules,Millepertuis, carottes sauvages, la nature foisonne !
En juillet et août poussent la gentiane ciliée, l’eupatoire chanvrine, la cardère,la centaurée…en septembre, le fusain d’Europe se fait remarquer en prenant ses couleurs automnal ; mais ne vous fiez pas à sa belle robe, toutes les parties de cet arbuste sont toxiques.
A partir d’octobre, la nature s’endort progressivement et le site vaut pour ses magnifiques couleurs .
Du côté de la faune, le site est très largement colonisé par les papillons comme le paon du jour ou l’argus vert. Les oiseaux ne sont pas en reste avec le tarier pâtre, le bruant jaune, la linotte, la grive, le pinson, le pouillot, et bien d’autres encore viennent ajouter leurs chants mélodieux à la beauté du site. A noter également la présence d’une petite couleuvre non venimeuse , la coronelle lisse qui peut néanmoins mordre si elle se sent en danger.
Vous trouverez de nombreuses informations plus détaillées sur le site lorry-mardigny-patrimoine.fr