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Informer et dissuader

Publié le 07 octobre 2014 par Rolandbosquet

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   Il n’y a pas si longtemps encore, les fumeurs exerçaient leur dictature en tous lieux sans considération aucune pour leur entourage. Leur règne est désormais tombé. Ils sont même non seulement stigmatisés et montrés du doigt mais font l’objet d’un ostracisme forcené presque qu’aussi violent que celui qui frappe les électeurs d’un parti d’extrême droite. Il faut reconnaître que plus 66000 décès en France seraient dus, de près ou de loin, au tabagisme et qu’il est du devoir de tout gouvernement d’en faire diminuer le nombre pour de simples raisons de santé publique et de coût pour la collectivité. Si les photographies qui agrémentent actuellement les paquets de cigarettes peuvent y contribuer, qui s’en offusquerait ? On pourrait d’ailleurs étendre le procédé à d’autres causes. Décorer les capots et les portières des voitures avec de beaux clichés d’accidents mortels provoqués par une vitesse excessive. Remplacer, sur les bouteilles de bière, l‘écusson de la marque par les mêmes images avec le nombre de morts et d’handicapés victimes de conduite sous l’emprise de l’alcool. Reproduire sur les pots et tubes de crèmes, pommades et onguents des représentations de chiens, de chats et autres lapins utilisés dans les laboratoires de recherche. Apposer sur le plastron des beaux manteaux de fourrure confectionnés dans nos maisons de Haute Couture des scènes de chasse d’espèces en voie de disparition et sur les sacs à main des scènes d’abattage de bébés phoques sur la banquise. Enjoliver les si déprimantes déclarations de revenu avec des portraits de sportifs ou de vedettes du "show-biz", si admirés et célébrés par les médias, qui délocalisent leurs plantureuses rentrées d’argent hors du territoire national. Illustrer les façades des beaux immeubles haussmanniens avec des instantanés pris sur le vif de bidonvilles. Orner la porte des pâtisseries de reproductions en pied d’obèses diabétiques et la page de garde des menus des restaurants étoilés et les étals des "fast-foods" de celles d’enfants du tiers monde souffrant de malnutrition. On pourrait même parer les bidons de plastique contenant des engrais, des insecticides et autres désherbants de photos de campagnes dévastées dignes de paysages lunaires dans l’espoir de dissuader le brave jardinier du dimanche d’en polluer son potager. Si cette méthode pouvait résoudre tous les problèmes, qui saurait s’en offusquer ? Mais le monde marcherait-il plus joyeusement vers son avenir toujours plus radieux ?


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