Journée de prévention des catastrophes naturelles

       On célèbre partout dans le monde la journée mondiale de la femme, la journée mondiale de l’enfant, la journée mondiale de la Paix, la journée mondiale contre la lèpre, contre le cancer, contre la maladie d’Angelman… Comme les inondations, cyclones, éruptions volcaniques, tremblements de terre, tsunamis, tempêtes tropicales, sécheresses et autres canicules se produisent tous les jours même si ce n’est ni partout en même temps ni toujours aux mêmes endroits, il devenait indispensable de mettre en place une journée mondiale contre les catastrophes naturelles. L’ONU l’a fait. Depuis 1989, soit deux siècles après la Révolution Française, ce qui n’est sûrement pas un hasard, chaque deuxième mercredi d’octobre est consacré à leur prévention. Les techniciens de la météorologie nationale ont ainsi majestueusement célébré la journée du 13 octobre dernier avec un grandiose épisode cévenole qui a copieusement arrosé plusieurs départements du sud. Mais grâce aux études préalablement menées, les habitants concernés ont pu se munir à temps de raclettes, seaux, serpillières, sinces et autres panosses pour éponger. Dans le même esprit, les Syndicats de Transporteurs Routiers se sont longuement entretenus avec Madame la Ministre de l’Écologie. Une surtaxe frappant les camions de plus de six roues dans le but d’en diminuer le nombre ainsi que leurs émissions de gaz à effet de serre concomitantes était à l’ordre du jour. Grâce à cette studieuse journée de travail de prévention, un catastrophique blocage des entrées des grandes villes put être évité. Suite à une suggestion ministérielle de surtaxe sur leurs bénéfices et constatant les bienfaits produits par la méthode de travail des camionneurs, les Présidents des Sociétés Concessionnaires d’Autoroutes se sont à leur tour réunis avec le Premier Ministre. Entre petits fours et congratulations, un accord préventif a rapidement été élaboré. Les actionnaires ont évité une catastrophe pour leur portefeuille. On voit par-là combien se révèle essentielle l’initiative onusienne. En réalité, cette pratique préventionnelle sinon précautionneuse est déjà bien ancrée dans les mœurs. Ainsi, les maïs génétiquement modifiés sont-ils interdits sur notre beau territoire où ils risqueraient de conduire, par le ruissellement des eaux, à la mort de la si fragile grande phrygane. Ainsi le bisphénol A, suspecté d’induire des effets délétères sur le système reproducteur masculin et, par voie de conséquence, de diminuer le nombre potentiel des naissances dans notre bel hexagone, est-il interdit dans la fabrication et la commercialisation des biberons destinés à l’usage de nos chères petites têtes blondes. Les exemples pourraient être multipliés à l’infini. Séduits par une aussi éclatante efficacité, d’aucuns préconisent, afin de la promouvoir dignement auprès du grand public, une grande journée française de la prévention des catastrophes. Elle se déroulerait tous les cinq ans en début du mois de mai. La première aurait lieu en 2017. Et le monde ainsi marcherait plus joyeusement encore vers son avenir radieux.

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