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Alan Beffroi #3

Publié le 05 janvier 2015 par Yannbourven

Destruction totale de la Réalité-jour !Tel est son objectif, à Alan, histoire d’atteindre au plus vite l'autre rive : l'ultime accident de voiture, le monde oublié, le pays truffé de rêves organiques, de taules froissées et d'Ombres perverses, cette société éclairée par la Lune avorteuse, ce territoire infini : la Réalité-nuit !  La Réalité-nuit est tout à fait envisageable, elle a déjà sévi ici-bas : les témoins et les acteurs sont légion ; pour la faire renaître il suffirait d'assembler les différents éléments oniriques qui composeront ce géant convulsif, broyeur de résignations. Il tente de le faire tous les jours, Alan Beffroi, en écrivant, en creusant encore, en cartonnant inlassablement son inconscient, mais pour les gens il n'a jamais rien foutu de sa vie, il a juste écrit et publié des espèces de livres de poésie, des espèces de romans un peu déréglés, mais dans ce monde ça ne compte plus, on ne lit plus c'est clair, quand il y repense, il s’énerve direct : mes engins, mes engins réels mais à l'arrêt, invisibles, trahis par le marché, d’autres livres en pustules éclatent, créés de toute pièce par le Pouvoir Médiatique et la Sainte Flibanque, organisateurs d’une fausse Guerre Civile et Religieuse, cette fameuse Division du peuple dont ils rêvent depuis 1945, afin de régner une bonne fois pour toutes sur nous les petits, alors exit la propagande de quelque dictateur stupide, ils n’en ont plus besoin, l’oligarchie prostitue les journalistes, l’internet et la téloche dévorent ce qui reste du diner du libre arbitre, les serviles et les délateurs font le taf, le pouvoir bavard sponsorisé par la sauvagerie marchande saupoudre astucieusement la Vie sociale de livres racistes et islamophobes, anti noirs, anti progressistes, réellement fascistes, qui sont, eux, malgré ce que ces écrivains fonctionnaires et journalistes serviles essaient de nous faire croire, extrêmement bienpensants ! Ah la belle escroquerie, l’inversement prodigieux, rien n’a changé finalement, putain d’inversement, regarde ce retour sensationnel des déçus reclus, des petites putes esclavagistes, des prêtres-violeurs, des ex situs qui ont viré de bord, des faux pauvres, imposteurs, nouveaux riches incultes, ex aristos à la tête recousue, industriels sans industries, héritiers insupportables, le défilé des vermines défendus par les agents de la Flibanque, qui nous demandent de nous déchirer les uns les autres, pour sauver la France, leurs livres surmédiatisés nous opiacent les sens, leur poésie-tartuffe nous matraque le ventre, jusqu’à nous faire vomir, de la bile cynique, lisons, et moi merde, et nous ? On reste cachés ? C’est la marge forcée ? La Grande Guerre ! Tu veux nous y remettre, dans les tranchées ? Manquerait pas un bon vieux génocide prolétaire, c’est ça ?  Refaire un grand ménage de printemps, comme au bon vieux temps de la première moitié du 20èmesiècle ? Non, je vomis tes livres bourgeois ! Et nous, les talentueux ! Invisibilité  obligatoire ? Tu me prends pour un conformiste réseautant ? Aux ordres ? Confonds pas, servile ! Salope ! Cacographe ! C’est toi, la suceuse ! Copie-colleur ! Bourgeois ! Bourges, prolos, quoi ! T’as peur de ces mots ? Ca te fait rire ? C’est du passé ? Exactement, les classes existent encore ! Ferme-la ! T’es pas comme moi ! Bah alors et toi, Alan, t’es où mon con ! T’as beau critiquer, marmonner, écris, plutôt ! Continue ! Chemine ! Mes bouquins, mes petits monstres, vous allez rouiller si vous ne partez pas en mission mes avions de chasse ! Vivement la guerre ! Allez-y mes petits ! Bombardez ! Bombardez cette ville-chienne, peuplée d’enfants bavant sous des planchers cirés, de résignés, d’assis mal embouchés, de flibanquiers, de petits cataclysmes aux jambes arquées pleurnichant dans nos fêtes, de vieillards sans mémoire qui s’impatientent et portent plainte contre x, de couples lassés se branlant en mélos fades, de jus avalés, de fruits pourris étalés sur la route, d’alarmes sauvages balancées sur les murs ! Ville-chienne ! Ouaf ! Mélos ! Ouaf ! Tragédie-city !

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