Point mort : Et j’entends siffler le corbillard… Vous allez voir que tous ceux qui se foutaient de la gueule de Richard Anthony et le traitaient de ringard vont, du jour au lendemain, se mettre à dire que c’était un grand de la chanson française ! Le même gag s’était produit avec Demis Roussos ! On a tort de s’obstiner à représenter la mort sous la forme d’un squelette : en vérité, la camarde est une magicienne qui transforme les ringards en génies !
Point douteux : Le simple fait de savoir que Valérie Pécresse va voter la loi sur le renseignement me rend cette loi suspecte… Mais bien entendu, aujourd’hui, dès que le mot « sécurité » est lâché, va donc t’amener avec tes libertés individuelles ! Force est de reconnaître que même chez nous autres, les anars libertaires contestataires, notre hargne contre l’État policier a sérieusement de plomb dans l’aile depuis que des voyous ont flingué nos idoles un certain 7 janvier ! D’un autre côté, bien fait pour nos gueules : quand on se prétend libertaire, on ne devrait pas avoir d’idoles ! Et pourtant, force est de reconnaître qu’aduler quelqu’un qui dit ce que vous pensez avec le talent que vous n’avez pas, ça fait du bien : ça permet de se sentir moins seul, de se croire, sinon accompagné, du moins investi de la caution morale d’une personnalité incontestable d’un point de vue intellectuel ou artistique (les deux allant d’ailleurs souvent ensemble), ça nous conforte dans nos convictions dans les moments de doute, nous persuade que nos opinions ne sont pas simplement les ressentiments d’un pauvre couillon de base comme vous et moi mais bien des idées que peut très bien avoir aussi une personne intelligente et talentueuse… On a beau se gausser des bigots qui bavent devant leur gourou ou des militants robotisés qui obéissent au doigt et à l’œil à leur leader, au fond, personne ne vaut mieux qu’eux ! C’est une idée que j’ai en tête depuis ma plus tendre enfance : d’une manière ou d’une autre, nous sommes tous des illuminés ! Et voilà, j’étais parti pour cracher sur la loi sur le renseignement, et je finis par vos dégoiser mes réflexions pseudo-philosophiques dont vous n’avez rien à cirer (non, non, ne me dites pas le contraire, je ne vous croirai pas) ; quand je vous disais que ma hargne a du plomb dans l’aile depuis le 7 janvier…
Point sur la carte : La gare de Brest fête ses 150 ans, ce qui fait d’elle une des plus jeunes gares de France ; l’anniversaire a bien sûr été célébré en grande pompe. Je leur avais proposé d’inviter à la gare 150 personnes qui auraient toutes tenu dans leur main un paris-brest surmonté d’une bougie : elles auraient chanté en chœur « joyeux anniversaire la gare » puis auraient soufflé la bougie. Ils n’ont pas voulu de mon projet qui, pourtant, aurait donné lieu à une scène grandiose ; peut-être ont-ils été rebutés à l’idée de se retrouver avec 150 paris-brest à manger : dans ce cas, je ne leur en veux pas, parce qu’il faut reconnaître que comme pâtisserie, c’est vraiment dégueu. Plus sérieusement, je n’ai pas donné corps à cette idée parce que le 25 janvier, jour de cette sauterie, j’étais déjà retenu pour la baby shower d’une future jeune maman chère à mon cœur (non, je ne suis pas le père !) et l’amitié, c’est sacré : alors que les gares, comme tous les bâtiments, peuvent être détruits du jour au lendemain, les vraies amitiés, elles, ne meurent jamais. Et puis la gare n’a pas besoin qu’on lui fasse sa fête : il y a toujours des trucs tout longs ou tout durs qui lui rentrent dedans, il n’y a pas beaucoup de femmes centenaires qui peuvent en dire autant ! C’est limite, je sais…
Point chaud : Voilà bien plus de deux semaines que le soleil brille pour ma chère cité du Ponant, n’en déplaise aux imbéciles qui croient qu’il pleut tout le temps en Bretagne ; s’il est exact que la pluie ne mouille que les cons à Brest, il faut croire qu’une épidémie d’intelligence s’est emparée de la ville ! N’allez pas vous imaginer que je m’en plains, mais outre le fait que j’en ai les oreilles et les joues en feu comme si je venais de prendre quinze millions de baffes, ça m’inquiète : j’ai l’expérience des années où il fait un temps estival dès le mois d’avril et je suis habitué à ce que ce soit rarement annonciateur d’un beau mois de mai et encore moins d’un bel été… Bon, je vous dis ça mais je ne suis ni une grenouille ni Louise Bourgoin (je sais qu’elle ne présente plus la météo depuis déjà sept ans, mais je trouve qu’aucune de ses successeuses sur Canal+ n’a su l’égaler en drôlerie et en sex-appeal, et je ne dis pas ça parce qu’elle est bretonne comme moi) ; bref, rendez-vous dans un mois ou deux pour voir si je suis un baromètre fiable ou simplement un imbécile – vous avez le droit de donner tout de suite une réponse, même moi je penche plus pour la seconde possibilité !
Point délicat : Ce qui est le plus pénible, quand les beaux jours reviennent, ce n’est pas la chaleur, ce ne sont pas les insectes, ce n’est pas le pollen, ce ne sont pas les allergies, ce ne sont pas les crétins à moto qui font un boucan d’enfer, ce ne sont même pas les branleurs en bagnole qui roulent la fenêtre ouverte avec l’autoradio à fond ; non, le plus pénible, ce sont les gosses qui sont dehors et qui ne sont pas fichus de jouer sans chialer comme des gorets qu’on égorge, rendant invivable la soirée printanière que les voisins espéraient paisible… Je ne comprendrai jamais pourquoi Anne Sylvestre chantait « Heureusement qu’il y a les enfants pour embellir le printemps ! » De toute évidence, cette femme pouvait travailler la fenêtre fermée sans être incommodée par la chaleur et pouvait donc éviter de subir les piaillements des chers petits…
Point éloigné : Sandra Bullock serait la plus belle femme du monde ; pourquoi pas ? Dans la même semaine, on a appris que Jacques Chirac était le président le plus sympathique de la Ve République, alors on n’est plus à ça près ! Dès l’annonce de la nouvelle, Lionel Jospin a dû détruire tout un pâté de maisons ! Je croyais être blindé, mais force m’est de reconnaître que la mémoire de poisson rouge de mes compatriotes m’étonnera toujours : vous allez voir qu’ils finiront par être nostalgiques de François Hollande ! Je ne plaisante pas ! Rappelez-vous, en 2007, comme tout le monde avait hâte de voir partir cette vieille crapule ! Si on avait dit au général de Gaulle, en 1965, que ce jeune énarque dur et tranchant comme le silex que son premier ministre avait pris dans son cabinet serait un jour si populaire, il aurait hésité entre nous rire au nez ou se reconvertir dans l’élevage d’escargots ! Comme disait le poète, « il est toujours joli le temps passé », mais à ce point-là, tout de même, ça pique les yeux.
Point noir : Pour revenir à Sandra Bullock, je ne dis pas qu’elle est moche, loin s’en faut, mais je ne comprends pas cette sale manie de chercher à savoir à tout prix qui est la plus belle femme du monde : on devrait savoir depuis Blanche-Neige que ça ne peut conduire qu’à des abominations ; même si ça ne va pas forcément jusqu’à l’assassinat d’une rivale, ça peut pousser une femme à se torturer inutilement pour se conformer à des canons de beauté préfabriqués ! Et pourtant, pas besoin d’être lisse comme un cul au point de n’avoir aucune expression et de rentrer dans un petit 36 pour être belle : tout le monde peut être beau pour qui sait regarder ! Encore faut-il savoir regarder, me direz-vous… Je vous répondrai que ça s’apprend : faites l’effort au lieu de faire souffrir les femmes en évaluant leurs physiques ! Je vous assure que vous finirez par trouver un charme fou à la brune pulpeuse que vous traitiez de grosse vache ou à la dame élégante que vous pensiez bonne pour la casse !
Point critique : J’ai fait un cauchemar : j’ai rêvé que François Hollande nommait Raymond Devos premier ministre ! Quand je me suis réveillé, je me suis rappelé que le célèbre humoriste était mort depuis neuf ans et que ça ne pouvait donc pas arriver ; puis j’ai constaté que Manuel Valls était toujours à Matignon… Le cauchemar continue… Un point, c’est tout.
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